La Corée du Sud a convoqué vendredi l'ambassadeur russe à Séoul après que la Corée du Nord et la Russie, sous le coup de sanctions occidentales, ont signé un accord de défense prévoyant une assistance mutuelle en cas d'agression.
Cet accord bilatéral, conclu durant la visite du chef du Kremlin en Corée du Nord mercredi, n'exclut pas une « coopération militaro-technique » entre les deux pays et prévoit « une assistance mutuelle en cas d'agression » d'un des signataires, selon Vladimir Poutine. En réponse, la Corée du Sud a convoqué vendredi l'ambassadeur de Russie à Séoul, Georgy Zinoviev, et a « demandé fermement à la Russie de cesser immédiatement toute coopération militaire avec la Corée du Nord et de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité », selon un communiqué du ministère sud-coréen des Affaires étrangères.
« Violer les résolutions du Conseil de sécurité et soutenir la Corée du Nord portera atteinte à notre sécurité et aura inévitablement un impact négatif sur les relations entre la Corée du Sud et la Russie », a insisté le vice-ministre sud-coréen des Affaires étrangères Kim Hong-kyun dans le communiqué.
Des sanctions des Nations unies (ONU) visent Pyongyang depuis 2006, mais en mars la Russie a mis son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution prolongeant d'un an le mandat du comité d'experts chargé de surveiller leur application.
Moscou et Pyongyang sont alliés depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953) mais se sont rapprochés depuis l'opération militaire russe déclenchée en Ukraine en février 2022.
Après la signature de l'accord de défense entre la Corée du Nord et la Russie, la Corée du Sud a déclaré qu'elle allait « reconsidérer » sa politique lui interdisant de fournir directement des armes à l'Ukraine.
Séoul applique une politique de longue date qui lui interdit de vendre des armes dans des zones de conflit actif, à laquelle elle s'était accrochée jusqu'à aujourd'hui malgré les demandes de Washington et de Kiev de la reconsidérer.
Jeudi, le chef du Kremlin a averti la Corée du Sud qu'elle commettrait une « grave erreur ».