Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé vendredi avoir "décidé de couper le lien" entre le consulat d'Espagne à Jérusalem et les Palestiniens, "en réponse" à la récente reconnaissance par Madrid de l'Etat de Palestine et à un "appel antisémite" d'une ministre espagnole.
"J'ai décidé de couper le lien entre la représentation (diplomatique) espagnole en Israël et les Palestiniens, et d'interdire au consulat d'Espagne à Jérusalem de fournir des services aux Palestiniens de Cisjordanie", a écrit M. Katz sur le réseau social X. Le ministre affirme avoir pris ces mesures "en réponse à la reconnaissance d'un Etat palestinien par l'Espagne et à l'appel antisémite (d'une ministre espagnole) à ne pas simplement reconnaître un Etat palestinien mais à +libérer la Palestine du fleuve à la mer+".
L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision de reconnaître l'Etat de Palestine à partir du 28 mai, provoquant la fureur d'Israël qui a dénoncé une "récompense pour le terrorisme", alors que la guerre en cours à Gaza, déclenchée par l'attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas du 7 octobre, approche de son huitième mois.
Jeudi, l'ambassadrice d'Israël en Espagne avait condamné comme "un appel à l'élimination d'Israël" des déclarations de la numéro trois du gouvernement espagnol, Yolanda Díaz, cheffe de file du parti d'extrême gauche Sumar et ministre du Travail. "Nous saluons aujourd'hui le fait que l'Espagne reconnaisse l'Etat de Palestine", mais "nous ne pouvons pas nous arrêter là. La Palestine sera libre du fleuve à la mer", avait lancé Mme Díaz sur X, en dénonçant un "génocide du peuple palestinien".
Scandé dans les manifestations de soutien aux Palestiniens, ce slogan fait référence aux frontières de la Palestine sous mandat britannique, qui s'étendait du Jourdain à la Méditerranée, avant la création de l'Etat d'Israël en 1948. Il est interprété par ses détracteurs, notamment le gouvernement israélien, comme un appel à l'élimination d'Israël. Interrogé sur les modalités pratiques et les conséquences concrètes de la mise en oeuvre de la décision annoncée par M. Katz, le ministère des Affaires étrangères israélien n'avait pas répondu à l'AFP en milieu de matinée.
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