Geagea : Le camp du Hezbollah ne peut pas imposer un candidat à la présidence

Le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea a affirmé, samedi soir, que son parti "ne permettra pas" que le camp du Hezbollah "impose" un candidat à la présidence. "Ils n'entreront pas à Baabda !", a-t-il lancé en référence au Palais présidentiel de Baabda, lors d'un discours prononcé à l'occasion d'une célébration commémorant les victimes FL qui avaient combattu l'armée syrienne à Zahlé en 1981, dans la Békaa, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

"Nous n'avons pas permis qu'ils nous imposent un candidat à la présidence, et nous ne le permettrons pas", a fait valoir M. Geagea dans une pique claire au camp de la 'moumanaa', l'axe pro-Hezbollah au Liban. "Comme ils ne rentrent pas à Zahlé, ils n'entreront pas à Baabda !", a-t-il poursuivi. Le tandem chiite Hezbollah-Amal soutient mordicus Sleiman Frangié, chef du courant des Marada, pour la présidentielle, alors que le pays est sans président depuis le 31 octobre 2022 et que les députés ont échoué à plusieurs reprises à élire un successeur à Michel Aoun.

M. Geagea a également affirmé que son parti "fait pression sur le gouvernement pour qu'il applique immédiatement la résolution 1701 et déploie l'armée libanaise" au Liban-Sud "afin de sauver le Liban du pire". Cette résolution du Conseil de sécurité de l'ONU avait mis fin à un conflit armé en 2006 entre Israël et le Hezbollah.

"Nous devons multiplier les efforts pour surmonter les circonstances économiques difficiles" que le Liban traverse, a ajouté le leader des FL. "Le combat doit aussi se poursuivre pour que le choix des Libanais revienne aux Libanais, à travers l'État. Il est vrai que la région autour de nous est explosive, mais nous devons maintenir les efforts pour éloigner notre pays du danger de ces événements", a-t-il encore dit, alors que le Hezbollah maintient un front tendu d'affrontements avec Israël au Liban-Sud depuis le 8 octobre 2023, au lendemain des attaques sanglantes du mouvement palestinien Hamas contre le territoire israélien.

Audi dénonce la corruption

Dimanche, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, a également abordé la présidentielle : "Il est désolant et néfaste que le Liban soit toujours sans président depuis bientôt deux ans, et encore plus désolant que des députés, représentants du peuple, ne fassent pas assez d'efforts pour appliquer la Constitution et élire un président", a-t-il fustigé. "Les dirigeants de ce pays ont versé dans la corruption, l'exploitation et le crime. Ils n'ont fait que se laver les mains de la situation du pays, car pour eux leur responsabilité n'est qu'un siège, une gloire terrestre", a-t-il également déclaré.