Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

Les proches des victimes du 4 Août réclament une reprise de l'enquête sur la double explosion


Les proches des victimes du 4 Août réclament une reprise de l'enquête sur la double explosion

Des proches des victimes de l’explosion du 4 Août 2020 au port rassemblés devant la statue de l'Émigré à Beyrouth, le 4 avril 2024. Photo Matthieu Karam

Une quinzaine de manifestants, la plupart des proches des victimes de l’explosion du 4 Août 2020, se sont rassemblés jeudi vers 17h au pied de la statue de l’Émigré, en face du port de Beyrouth, pour commémorer ce drame, rapporte notre journaliste sur place Matthieu Karam.

Ce rendez-vous se tient le 4 de chaque mois, depuis plus de trois ans, malgré la crise socio-économique et la guerre qui touche le Liban-sud depuis le 8 octobre 2023, tandis que l’enquête piétine, en raison des multiples procédures lancées contre le magistrat instructeur Tarek Bitar, et d’ingérences politiques flagrantes.

« Nous demandons que l'enquête (sur le drame) soit réactivée, afin que les interrogatoires des personnes poursuivies reprennent, ce qui permettra de déterminer s'il existe des obstacles à la poursuite de cette enquête et qui l'entrave », indique un communiqué publié par les familles des victimes à  l'issue du rassemblement.

« Nous avons espoir aujourd’hui parce que le nouveau procureur général près la Cour de cassation Jamal Hajjar a un côté humain », confie Samia Matta à notre journaliste. La sexagénaire a perdu son fils Charbel, militaire de 24 ans dans la Sécurité de l’Etat. « Il s’agit d’une explosion quasi nucléaire. Est-il possible de ne pas obtenir justice ? Nous voulons la justice pour nos enfants. C’est tout », ajoute-t-elle. Samia reconnaît que certains proches ne participent plus aux manifestations mensuelles. « Peut-être à cause de la crise. Ils n’ont plus les moyens de venir de loin, peut-être. Mais moi, même si je dois venir à pied, je viendrai ici tous les mois », poursuit-elle.

Le procureur Hajjar a succédé à Ghassan Oueidate, qui était chargé de plusieurs dossiers sensibles. Il s'était retiré du dossier de la double explosion au port de Beyrouth en raison de son lien de parenté avec le député et ex-ministre Ghazi Zeaïter, mis en cause par le juge Bitar. Ce dernier avait également mis en cause M. Oueidate lui-même, qui, à son tour, avait engagé des poursuites contre lui, lui avait interdit de voyager, et avait libéré les 17 personnes détenues dans le cadre de cette affaire.

Mariana Fodoulian a perdu sa sœur Gaya, 29 ans, dans le drame. « Ni Ghassan Oueidate ni les autres juges n’ont fait quoi que ce soit pour faire avancer l’enquête. Au contraire, ils l’ont entravée. Seul le juge d’instruction Tarek Bitar a le droit de prendre des décisions sur ce plan », dit-elle. « Nous demandons au procureur Hajjar de revenir sur toutes les décisions illégales prises par les juges qui l’ont précédé. Nous voulons des actes, pas des paroles », conclut-elle.

« Nous insistons que chaque criminel impliqué soit jugé. Nous ne lâchons rien », lance de son côté au micro un porte-parole des proches des victimes.

Le 4 août 2020, au port de Beyrouth, l’une des pires explosions non nucléaires de l’histoire pulvérisait les alentours, tuant plus de 200 personnes, blessant 7.000 autres, et ravageant 77.000 bâtiments. Les causes profondes de ce drame restent en grande partie inexpliquées, car l’enquête est bloquée par de nombreuses plaintes, notamment par des responsables qui font l’objet de mandats d’arrêt.


Une quinzaine de manifestants, la plupart des proches des victimes de l’explosion du 4 Août 2020, se sont rassemblés jeudi vers 17h au pied de la statue de l’Émigré, en face du port de Beyrouth, pour commémorer ce drame, rapporte notre journaliste sur place Matthieu Karam.Ce rendez-vous se tient le 4 de chaque mois, depuis plus de trois ans, malgré la crise socio-économique et la...