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Conférence-débat autour du plurilinguisme à l’Institut français d’Algérie

Dans le cadre du Mois de la Francophonie et au lendemain de la Journée internationale de la Francophonie, l’Institut français d’Algérie à Annaba a organisé une conférence-débat avec trois spécialistes de la langue française et enseignants de français au sein de l’Institut, à savoir Hadia Djouder, Mouna Lahlah et Mohamed Bouchelta, pour dresser l’état des lieux de la francophonie en Algérie, mais aussi au Liban.

Dr Hadia Djouder, qui exerce aussi dans l’école publique en tant qu’institutrice de français, a souligné la régression de l’intérêt pour la langue française en Algérie, surtout après l’introduction de l’anglais depuis deux ans dans le cycle primaire, tout en se demandant si la concomitance de deux langues utilisant un alphabet latin n’entraîne pas des confusions cognitives chez les petits écoliers.

Pour sa part, Dr Mouna Lahlah, qui enseigne la didactique du FLE à l’université d’Annaba et chapeaute un master professionnel dans la même université, s’est attardée sur la place de premier choix qu’occupe désormais l’anglais dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, surtout depuis les dernières directives obligeant les acteurs de l’enseignement supérieur à apprendre l’anglais et à publier dans cette langue.

Auteur d’une thèse en littérature francophone portant sur les littératures algérienne et libanaise d’expression française, Dr Mohamed Bouchelta s’est penché, quant à lui, sur le cas libanais qui constitue un modèle de coexistence des langues et des cultures. Il a commencé sa conférence intitulée « Le multilinguisme au Liban entre réalité et défis » en expliquant le fonctionnement du système scolaire libanais qui diffère de son homologue algérien puisque de très nombreux élèves au Liban sont inscrits dans des écoles privées, contrairement à l’Algérie où le secteur public financé par l’État reste largement dominant. L’auteur est revenu sur les représentations que se font les Libanais de la langue française qui, selon ses termes, « ne sont pas assimilées au passé colonial comme en Algérie » et a mis en lumière la symbiose qui existe entre le français et l’anglais au Liban en démontrant que les Libanais, en dépit de l’attrait croissant de la langue anglaise, n’ont pas remplacé la langue de Molière par celle de Shakespeare. Au contraire, ils ont marié les deux langues pour en créer un langage proprement libanais appelé « le frangbanais »…

Enfin, les trois conférenciers ont mis l’accent sur l’apport considérable du plurilinguisme, en Algérie ou ailleurs, sur les plans scientifique, culturel, mais surtout humain. Un proverbe slovaque ne dit-il pas : « Plus tu connais de langues, plus tu es humain » ?

Conférence-débat autour du plurilinguisme à l’Institut français d’AlgérieDans le cadre du Mois de la Francophonie et au lendemain de la Journée internationale de la Francophonie, l’Institut français d’Algérie à Annaba a organisé une conférence-débat avec trois spécialistes de la langue française et enseignants de français au sein de l’Institut, à savoir Hadia Djouder,...

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