Après plus de quatre mois de guerre, la population de Gaza se rapproche chaque jour un peu plus de « la famine » selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies. Dans un contexte de « chaos total et de violence », certains convois d'aide humanitaire sont « cernés par une foule de gens affamés » et des camions « pillés ».
La situation humanitaire dans la bande de Gaza est jugée « catastrophique » par les organisations internationales encore présentes sur place qui tentent de faire entrer de l'aide dans l'enclave. Les denrées alimentaires et l'eau potable sont devenues « extrêmement rares » à Gaza, selon les agences des Nations unies qui s'inquiètent d'une « explosion » imminente du nombre de décès d'enfants.
Depuis le début de l'année 2024, les Nations unies n'ont reçu le feu vert israélien que pour 12 des 77 missions d'évaluation et d'assistance des besoins pour lesquelles elles ont demandé l'autorisation. Avant la guerre, environ 500 camions par jour entraient chargés de denrées diverses dans la bande de Gaza. Mais depuis, ce nombre dépasse rarement les 200, malgré d'énormes besoins.
Le 18 février dernier, une centaine d'Israéliens ont bloqué le passage de camions d'aide humanitaire dans la bande de Gaza dans le but, selon eux, de faire pression sur « l'ennemi ». Invoquant la situation des otages israéliens toujours détenus depuis le 7 octobre 2023 par le Hamas, ils ont ainsi empêché l'entrée de nourriture, de fioul et de médicaments dans l'enclave.
Au moins 90% des enfants de moins de cinq ans à Gaza sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses, selon un rapport de l'Unicef, de l'Organisation mondiale de la santé et du Programme alimentaire mondial. « La faim et la maladie sont une combinaison mortelle », a déclaré un responsable des situations d'urgence au sein de l'OMS.
Depuis le début de la guerre le 7 octobre, le prix du kilo de tomates, lorsqu'il est disponible sur les marchés localement, a ainsi été multiplié par 20 pour passer à 50 shekels (14 dollars). Celui de la farine est quant à lui passé de 35 à 70 shekels (un peu plus de 19 dollars).
Le Hamas a menacé la semaine dernière de quitter les pourparlers de trêve si une aide supplémentaire n'était pas rapidement acheminée dans la bande de Gaza : « Les négociations ne peuvent pas avoir lieu tant que la faim ronge le peuple palestinien. Le mouvement a l'intention de suspendre les négociations jusqu'à ce que l'aide soit apportée au nord de Gaza », a indiqué un dirigeant du mouvement palestinien.
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Eleni Caridopoulou
17 h 54, le 22 février 2024