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Dernières Infos - Gaza

Chaos à l'hôpital Nasser où Israël tente de retrouver des dépouilles d'otages

Des bâtiments endommagés par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, le 15 février 2024. Photo JACK GUEZ / AFP

Tirs d'artillerie contre ses bâtiments, soldats déployés dans les couloirs, chaos chez les patients: les forces israéliennes ont mené jeudi une opération dans le plus grand hôpital du sud de la bande de Gaza, espérant notamment y retrouver des dépouilles d'otages.

Cette « opération ciblée et limitée » à l'hôpital Nasser de Khan Younès a commencé tôt dans la matinée, a indiqué l'armée israélienne, après des semaines d'intenses bombardements et d'affrontements avec les combattants du Hamas palestinien dans le quartier.

L'hôpital Nasser a été visé par des tirs d'artillerie aux premières heures du jour alors que « les forces israéliennes avaient dit au personnel médical et aux patients qu'ils pouvaient rester sur le site », a regretté sur X (ex-Twitter) l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF).

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux ont montré des scènes de chaos dans l'hôpital, comme des secouristes tentant d'emmener en lieu sûr des patients du service orthopédique, qui semble avoir été atteint par une frappe. Ou des gens qui marchent à travers une allée étroite pour tenter de fuir l'hôpital, auquel l'AFP n'a pas eu accès cette semaine.

« Le Complexe médical Nasser est témoin d'une situation désastreuse et inquiétante », a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, faisant état « d'un quasi-épuisement » des stocks de carburant, essentiel pour faire tourner les blocs électrogènes et fournir de l'électricité.

« Cela menace directement la vie des patients », a affirmé dans un communiqué le ministère.

Le personnel médical avait sonné l'alarme mercredi sur le sort de l'hôpital, un infirmier dénonçant auprès de l'AFP le manque d'eau potable, des égouts qui refoulent aux urgences et des tireurs d'élite israéliens postés sur les toits de l'établissement.

Des corps d'otages 

Les militaires israéliens ont dit dans un communiqué disposer de « renseignements crédibles provenant de différentes sources, dont des otages libérés, indiquant que le Hamas avait retenu des otages » dans l'hôpital et qu'il y aurait peut-être des corps d'otages » sur place.

En début de semaine, l'armée israélienne a mené une opération commando à Rafah qui a permis de libérer deux otages israélo-argentins, Fernando Marman et Luis Har, enlevés le 7 octobre dans le kibboutz Nir Yitzhak, situé côté israélien mais proche des villes de Khan Younès et Rafah.

Le Hamas avait capturé près de 250 otages dans cette attaque sans précédent sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Une trêve en novembre avait permis la libération de 105 de ces otages. Il en reste aujourd'hui 130 à Gaza, dont 29 seraient morts, selon l'armée israélienne.

En représailles, Israël a lancé une offensive qui a fait 28.663 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Selon ce dernier, des milliers de personnes parmi lesquelles des patients ont dû quitter l'hôpital où la situation est « catastrophique », le personnel étant notamment incapable d'évacuer les corps vers la morgue en raison du manque de sécurité dans le complexe.

Mais le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a démenti jeudi vouloir faire évacuer l'établissement. « Nous avons insisté sur le fait que les patients et le personnel n'étaient pas obligés d'évacuer l'hôpital », a-t-il dit.

Et d'insister: « Nous ne cherchons pas à faire du mal à des civils innocents. Nous cherchons à retrouver nos otages et à les ramener chez eux ».

Tirs d'artillerie contre ses bâtiments, soldats déployés dans les couloirs, chaos chez les patients: les forces israéliennes ont mené jeudi une opération dans le plus grand hôpital du sud de la bande de Gaza, espérant notamment y retrouver des dépouilles d'otages.Cette « opération ciblée et limitée » à l'hôpital Nasser de Khan Younès a commencé tôt dans la...