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Escalade ou air connu? L'OTAN face aux menaces de Trump

Escalade ou air connu? L'OTAN face aux menaces de Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, assis parmi le personnel militaire du Commandement des opérations spéciales des États-Unis avant de prononcer un discours au siège du Commandement des opérations spéciales des États-Unis à la base aérienne MacDill à Tampa, en Floride, le 1er février 2024. Photo OCTAVIO JONES / AFP

Les propos Donald Trump qui a évoqué la possibilité de ne plus défendre les pays de l'Alliance rechignant à investir dans leur défense ont provoqué de vives réactions, mais pour les diplomates de l'Alliance qui l'ont connu à la Maison Blanche, ils ont un air de déjà vu.

Relatant, lors d'un meeting de campagne, une conversation qu'il aurait eue avec un chef d'Etat, l'ex-président et candidat a raconté: "L'un des présidents (...) s'est levé et a dit: +Monsieur, si on ne paie pas et qu'on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez?+. +Non, je ne vous protègerais pas. En fait, je les encouragerais à faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos factures+.

Ce type de déclarations "sape notre sécurité à tous, y compris celle des Etats-Unis", a réagi le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg dans un communiqué au ton particulièrement ferme. Les propos du milliardaire américain remettant en cause l'article 5, le fondement même du traité de l'Atlantique nord, sont "une attaque contre l'âme de l'Alliance" a souligné un diplomate à Bruxelles, s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

L'article 5 stipule que si un pays de l'OTAN est victime d'une attaque armée, chaque membre de l'Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendra les mesures qu'il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

Mais nombre de diplomates ont aussi rappelé que cette tonalité n'était pas nouvelle et qu'elle avait résonné pendant le mandat de Trump, entre 2017 et 2021, et lors de ses précédentes campagnes. "Nous sommes tous très conscients des déclarations qu'il peut faire", résumait l'un d'eux. "Ces déclarations doivent être placées dans le contexte de la campagne électorale américaine", ajoutait un autre.

"On reste calme"

Au siège de l'OTAN à Bruxelles, on veut néanmoins garder la tête froide. "On ouvre les yeux, on reste calme, on continue", a ainsi résumé ce week-end l'ambassadrice de France auprès de l'OTAN, Muriel Domenach sur X (ex-Txitter).

La plupart des responsables soulignent bien sûr que les propos de Trump qui sèment le doute sur l'unité de l'Alliance sont une aubaine pour le président russe Vladimir Poutine qui cherche, depuis le début de l'invasion de l'Ukraine il y a deux ans, à alimenter les divisions. Mais nombre d'entre eux reconnaissent qu'au-delà du style très provocateur du magnat de l'immobilier, l'argument selon lequel de nombreux pays européens doivent monter en puissance est pertinent.

De fait, une majorité des 31 pays membres de l'OTAN n'ont toujours pas atteint l'objectif des 2% du Produit intérieur brut (PIB) consacré aux dépenses militaires, un objectif que l'Alliance s'est pourtant fixé en 2006. L'ambition était alors de mieux partager l'effort entre les pays européens et les Etats-Unis. 

Donald Trump l'avait rappelé à maintes reprises lors de sa présidence, comme d'autres avant lui, y compris son prédécesseur Barack Obama.

Selon une estimation de l'Otan, seuls onze d'entre eux ont atteint cet objectif en 2023. L'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 avait pourtant contribué à inciter les Européens à investir davantage dans leurs moyens de défense. Et le seuil des 2% est devenu depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 un plancher et non plus un plafond de dépenses.

"En deux lois de programmation militaire, nous avons doublé les crédits consacrés à notre défense", a assuré le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, dans un entretien ce week-end avec plusieurs journaux européens. Ces lois couvrent la période 2019-2030 et Paris espère ainsi atteindre l'objectif des 2% l'an prochain. "L'Europe doit faire plus, c'est une évidence dans la situation géopolitique actuelle", reconnaît un diplomate de l'OTAN.



Les propos Donald Trump qui a évoqué la possibilité de ne plus défendre les pays de l'Alliance rechignant à investir dans leur défense ont provoqué de vives réactions, mais pour les diplomates de l'Alliance qui l'ont connu à la Maison Blanche, ils ont un air de déjà vu.

Relatant, lors d'un meeting de campagne, une conversation qu'il aurait...