Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Gaza

Toute offensive israélienne à Rafah aggravera la "tragédie" en cours, prévient l'Unrwa


De la fumée s'échappe à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 février 2024. Photo SAID KHATIB / AFP

Toute offensive d'ampleur de l'armée israélienne à Rafah, dernier refuge des déplacés de la guerre dans la bande de Gaza, aggravera la « tragédie sans fin » qui s'y déroule, a prévenu vendredi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans le territoire.

Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé avoir ordonné à l'armée de préparer une offensive sur Rafah, dernière ville du sud de la bande de Gaza, située à la frontière, fermée, avec l'Egypte. Or environ 1,3 million de Palestiniens, en majorité des déplacés des combats, s'y entassent, soit la moitié de la population totale de la bande de Gaza, et cinq fois le nombre d'habitants que comptait la ville avant le début de la guerre en octobre dernier.

La situation est « très inquiétante », avec « une intensification des opérations et des bombardements » qui « se rapprochent », a expliqué Philippe Lazzarini, le chef de l'Unrwa, la principale agence d'aide humanitaire à Gaza, lors d'un point presse à Jérusalem. « Toute opération militaire de grande ampleur au sein de cette population ne pourra qu'ajouter une couche supplémentaire à la tragédie sans fin qui se déroule », a-t-il ajouté.

Jeudi, les Etats-Unis ont averti Israël du risque de « désastre » à Rafah en cas de déclenchement rapide et sans planification d'une offensive militaire d'ampleur à Rafah.

Des bombardements aériens ont frappé jeudi les environs du siège de l'Unrwa à Rafah, nourrissant les tensions et la peur sur place.

« Il y a un sentiment de panique » à Rafah car les Palestiniens massés sur place « ne savent pas du tout où ils pourraient aller » en cas d'offensive sur la ville, déjà régulièrement bombardée depuis quelques jours, note M. Lazzarini. « Je ne sais pas pendant encore combien de temps nous serons capables de travailler dans un tel environnement à haut risque », a-t-il par ailleurs indiqué.

D'autant que les policiers à Gaza sont de plus en plus réticents à escorter les camions transportant l'aide alimentaire, régulièrement pris d'assaut par des foules affamées, a-t-il souligné. Plus tôt dans la semaine, M. Lazzarini avait prévenu que 300.000 personnes risquaient de mourir de faim faute de nourriture dans le nord et le centre de la bande de Gaza, où l'Unrwa n'a pu apporter aucune aide depuis deux semaines en raison des blocages des routes par les forces israéliennes.

L'Unrwa est dans la tourmente depuis qu'Israël a affirmé il y a quelques semaines que certains de ses membres avaient participé aux attaques du 7 octobre. Seize pays ont depuis annoncé avoir suspendu des financements destinés à l'agence. M. Lazzarini a noté un climat « plus hostile » envers l'Unrwa depuis les accusations lancées par Israël, qui la juge « infiltrée par le Hamas » et réclame la fin de ses activités.

Jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a écarté cette possibilité, estimant que l'Unrwa et ses 3.000 employés constituent « la colonne vertébrale de la distribution humanitaire de l'ONU à Gaza ». Les attaques du Hamas du 7 octobre sur le sol israélien ont entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. En représailles, Israël a lancé dans la bande de Gaza une offensive qui a fait au moins 27.947 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Toute offensive d'ampleur de l'armée israélienne à Rafah, dernier refuge des déplacés de la guerre dans la bande de Gaza, aggravera la « tragédie sans fin » qui s'y déroule, a prévenu vendredi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans le territoire.Mercredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé avoir ordonné à l'armée...