L'OTAN réaffirme son soutien à l'intégrité territoriale de la Bosnie

L'OTAN soutient "fermement" l'intégrité territoriale de la Bosnie face aux "politiques sécessionnistes" des dirigeants serbes bosniens, a affirmé jeudi le secrétaire général adjoint de l'Alliance, Mircea Geoana, en déplacement à Sarajevo avec les ambassadeurs de tous les pays membres.

"L'OTAN soutient fermement la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine", a dit M. Geoana lors de déclarations à la presse, en évoquant le contexte de "politiques sécessionnistes et la rhétorique de division (qui) ont sapé la stabilité et entravé les réformes" dans le pays.

Le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, qui dirige la Republika Srpska (RS), évoque régulièrement l'éventualité de sécession de cette entité des Serbes de Bosnie, ce qui lui a valu ces dernières années des sanctions américaines et britanniques.

Ce dirigeant, qui soigne ses relations avec le président russe Vladimir Poutine, affirme que la Bosnie se dirige vers une "séparation dans la paix".

Selon Mircea Geoana, qui effectue une visite de deux jours en Bosnie avec le Conseil de l'Atlantique nord (organe de décision politique de l'OTAN), "la situation sécuritaire" dans le pays et "ses répercussions sur la stabilité de la région" ont été discutées avec des dirigeants bosniens.

"Parce que, ce qui se passe en Bosnie-Herzégovine est important pour la sécurité dans les Balkans occidentaux. Et ce qui se passe dans les Balkans occidentaux est important pour nous tous en Europe", a-t-il dit, en soulignant que le quartier général de l'OTAN à Sarajevo allait "continuer à coordonner" le soutien de l'Alliance à la mission militaire européenne en Bosnie (Eufor-Althea), chargée du maintien de la paix.

Dès le début de l'invasion russe de l'Ukraine, en février 2022, l'Eufor a renforcé sa présence en Bosnie, en y faisant passer le nombre de militaires de 500 à 1.100.

Le ministre bosnien des Affaires étrangères, Elmedin Konakovic, s'est félicité d'un "message de très important" et d'un "grand attachement de l'OTAN en Bosnie", dans les circonstances "politiques et sécuritaires" actuelles en Europe.

Déchirée par une sanglante guerre intercommunautaire dans les années 1990 (100.000 morts), la Bosnie est aujourd'hui un pays divisé en deux entités : serbe, favorable à la neutralité militaire du pays, et croato-bosniaque, dont les dirigeants souhaitent que le pays adhère à l'OTAN.

Une situation qui bloque de facto son adhésion à l'Alliance car les décisions du domaine de la défense doivent être prises à l'unanimité par les trois membres de la présidence du pays (bosniaque, croate et serbe).

Zeljka Cvijanovic, membre serbe de cette présidence collégiale, qui ne s'oppose pas à une simple coopération avec l'OTAN, n'a pas assisté à la réunion avec M. Geoana et les ambassadeurs des pays membres.