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Dernières Infos - Sécurité

La Corée du Nord procède à un nouveau tir de missiles


Des personnes regardent un écran de télévision montrant le lancement d'un test de missile nord-coréen, à Séoul, le 30 janvier 2024. Photo Yonhap / YONHAP / AFP

La Corée du Nord a tiré selon Séoul des missiles de croisière mardi au large de sa côte ouest, dernier lancement en date d'une série d'essais d'armes que des analystes estiment possiblement destinées à la Russie, en guerre contre l'Ukraine.

Séoul « a détecté plusieurs missiles de croisière (...) lancés dans la mer de l'Ouest (aussi appelée mer Jaune, ndlr) vers 07H00 » locales (22H00 GMT lundi), a indiqué l'état-major interarmées sud-coréen dans un communiqué. Les agences de renseignement de Washington et Séoul « sont en train de conduire une analyse détaillée » de ces tirs, a ajouté cette source.

Les relations entre Séoul et Pyongyang se sont fortement détériorées ces derniers mois, et le Nord multiplie cette année les essais d'équipement militaires, testant notamment ce qu'il a décrit comme un « système d'armement nucléaire sous-marin » et un missile balistique hypersonique à combustible solide. Les essais de missiles de croisière, qui volent dans l'atmosphère, ne tombent pas sous le coup des sanctions infligées par l'ONU à la Corée du Nord, contrairement aux missiles balistiques, dont la trajectoire s'effectue essentiellement dans l'espace.

Rapprochement avec Moscou 

La Corée du Sud et les Etats-Unis soutiennent qu'en dépit de sanctions prises à l'ONU, le Nord envoie de l'armement en Russie, possiblement en échange d'une aide technique concernant son programme de satellite espion.

« On pense que la Corée du Nord a commencé la production en masse de missiles de croisière commandés par la Russie », déclare à l'AFP Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur qui dirige l'Institut mondial d'études sur la Corée du Nord. « Il semble qu'ils soient en train de conduire (...) en mer des expérimentations » sur ces projectiles, ajoute M. Ahn.

Hong Min, analyste à l'Institut coréen pour l'unification nationale à Séoul, affirme quant à lui qu'on ne peut pas « exclure la possibilité » que Pyongyang soit en train de conduire des tirs d'essai de missiles de croisière destinés à être exportés vers la Russie.

« Les missiles de croisière jouent un rôle important pour la Russie dans le ciblage d'infrastructures stratégiques en Ukraine », observe-t-il pour l'AFP. M. Kim a effectué un déplacement en Russie en septembre pour rencontrer le président Vladimir Poutine dans un cosmodrome. Le chef de l'Etat russe a exprimé sa volonté de visiter « prochainement » Pyongyang. En novembre, la Corée du Nord est parvenue à placer un satellite espion en orbite.

Provocations 

Dans un communiqué publié en décembre, l'agence de renseignement de Séoul a dit s'attendre à ce que Pyongyang se livre à des provocations d'ordre militaire et informatique en 2024 pour cibler le déroulement des campagnes électorales aux Etats-Unis et en Corée du Sud. D'après la même source, le numéro un nord-coréen a demandé fin 2023 à ses collaborateurs de « mettre au point des mesures pour provoquer un grand émoi en Corée du Sud » début 2024.

Ces dernières semaines, Kim Jong Un a désigné le Sud comme « principal ennemi » de son pays, a dissous les agences gouvernementales dédiées à la réunification et aux contacts avec le Sud, et a menacé de déclarer la guerre si son voisin empiétait sur son territoire « ne serait-ce que de 0,001 mm ». M. Kim a également déclaré que Pyongyang ne reconnaissait plus la Ligne de limite du Nord, frontière maritime de fait entre le Nord et le Sud, et appelé à des modifications d'ordre constitutionnel pour permettre au Nord d' »occuper » Séoul en temps de guerre, d'après KCNA. Un conflit armé pourrait selon lui « éclater à tout moment ».

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a de son côté soutenu auprès de son gouvernement qu'en cas de provocation de la part de Pyongyang, la Corée du Sud déclencherait une riposte « plusieurs fois plus forte », mettant en avant les « capacités de réponse écrasantes » de son armée. Mais pour Thae Yong-ho, ex-diplomate nord-coréen ayant fait défection au Sud, M. Kim ne cherche probablement pas à provoquer une guerre, étant donné, avance-t-il, que Pyongyang vend un « nombre important » de ses armes à la Russie pour sa guerre en Ukraine.

« Si Kim Jong Un a l'intention de déclencher une guerre cette année, est-il logique pour lui d'envoyer une quantité importante (d'armes) en Russie dans des conteneurs ? », s'est interrogé M. Thae dans un entretien au média Chosun Daily, ajoutant que le Nord agissait par dissuasion vis-à-vis de Washington et Séoul en « donnant l'impression d'une action imminente » d'envergure.

La Corée du Nord a tiré selon Séoul des missiles de croisière mardi au large de sa côte ouest, dernier lancement en date d'une série d'essais d'armes que des analystes estiment possiblement destinées à la Russie, en guerre contre l'Ukraine.Séoul « a détecté plusieurs missiles de croisière (...) lancés dans la mer de l'Ouest (aussi appelée mer Jaune, ndlr) vers...