La préfecture de Rome a ordonné vendredi le report d'une manifestation pro-palestinienne prévue samedi dans la capitale italienne et dénoncée par la communauté juive car coïncidant avec la journée du souvenir de la Shoah.
La manifestation à l'appel du Mouvement des étudiants palestiniens italiens devra se tenir « à une autre date, à partir du 28 janvier », a indiqué la préfecture, précisant que les organisateurs n'avaient pas communiqué de nouvelle date à ce stade. Cette décision a aussitôt été saluée comme « juste et de bon sens » par le président de la Communauté juive de Rome Victor Fadlun. Cela permet d' »éviter un outrage à la mémoire » de l'Holocauste, a-t-il écrit sur Facebook.
La présidente du Mouvement des étudiants palestiniens, Maya Issa, a en revanche estimé « très grave que la communauté juive impacte sur une décision déjà prise par l'autotrité compétente, qui avait autorisé le défilé ». « Mais nous respectons la loi: nous ne manifesterons pas demain », a-t-elle ajouté, citée par l'agence AGI.
Face à la polémique autour de la tenue de cette manifestation, le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi avait reconnu jeudi que « la liberté de manifestation de la pensée a une sacralité intrinsèque ne pouvant être limitée que pour des motifs d'ordre public ». Il avait cependant mis en garde contre la possibilité d'une « dérive » de cette manifestation « à l'encontre de valeurs défendues par la loi, comme dans ce cas le commémoration de la Shoah ».
Une initiative similaire à Milan (nord) prévue elle aussi samedi a connu le même sort.
Le gouvernement italien marche sur des oeufs dans le contexte volatile entourant le conflit meurtrier en cours à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste Hamas. Samedi, des manifestants pro-palestiniens protestant contre la présence d'exposants israéliens à un salon international de bijouterie ont affronté la police à Vicence (nord-est). Mercredi à la Chambre des députés, la Première ministre Giorgia Meloni a pris ses distances avec le rejet par son homologue israélien de la solution « deux peuples, deux Etats »: « Je ne partage pas la position prise par Netanyahu », a-t-elle affirmé.
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