Le Parti radical de gauche, une petite formation d'opposition française, a saisi la procureure de Paris sur des liens présumés avec Moscou du Rassemblement national, principal parti d'extrême droite, a annoncé son président Guillaume Lacroix lundi à l'AFP.
S'appuyant sur plusieurs enquêtes journalistiques, dont une récente du Washington Post, le PRG estime qu'il en ressort que le RN, et avant lui le Front National dont il est issu, ainsi que ses dirigeants, « se sont rendus coupables de plusieurs crimes et délits », comme « intelligence avec une puissance étrangère », « livraison d’informations à une puissance étrangère » et « corruption et abus de confiance ». Dans son enquête publiée le 30 décembre dernier, le Washington Post accuse le RN de jouer un rôle décisif dans la stratégie orchestrée par l'entourage de Vladimir Poutine pour déstabiliser l'Europe et « saper le soutien à l'Ukraine ». Le quotidien américain évoque une vaste entreprise de subversion de la Russie combinant les réseaux sociaux - orientés à l'aide de « fermes à trolls » - et la coopération de partis d'extrême droite, dont le RN.
Le parti de Marine Le Pen avait dénoncé début janvier « une cabale » et affirmé qu'il « n'y a pas de lien entre la Russie et le Rassemblement national ».
Le journal mettait notamment en cause Jean-Luc Schaffhauser, ancien député européen sous la bannière FN puis RN, qui avait négocié pour son parti le prêt obtenu en 2014 auprès d'une banque tchéco-russe.
« Depuis au moins 2014, année de l'obtention par le parti politique Front national d'un premier prêt par une structure proche du président Poutine, ce parti et ses cadres ont été corrompus de manière à propager la propagande russe destinée à propager le chaos en France et en Europe », dénonce le PRG dans sa saisine. Ces faits, « qui portent atteinte à la sécurité nationale comme à la protection des institutions démocratiques », n'ont à ce jour fait l’objet d’aucune poursuite connue, « alors même que les pouvoirs publics ont relevé à plusieurs reprises que les agissements du Rassemblement National étaient directement liés au Kremlin », déplore le PRG dans un communiqué.
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