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La guerre Israël/Hamas entre dans son 4e mois, Blinken de nouveau dans la région


La guerre Israël/Hamas entre dans son 4e mois, Blinken de nouveau dans la région

Une photo prise à Rafah le 6 janvier 2024 montre De la fumée s'élève au-dessus de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza lors d'un bombardement israélien, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. Photo AFP

La guerre entre Israël et le Hamas palestinien est entrée dimanche dans son 4e mois sans aucun signe de répit, l'armée de l'air israélienne menant de nouvelles frappes meurtrières à Gaza et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken cherchant à éviter un embrasement régional.

Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque sans précédent sur son territoire le 7 octobre, fatale à environ 1.140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. Environ 250 personnes ont été enlevées dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre.

L'offensive israélienne a fait 22.835 morts dans la bande de Gaza assiégée, majoritairement des civils, selon un dernier bilan du Hamas. Les bombardements y ont détruit des quartiers entiers, poussé à la fuite 85% de la population et provoqué une crise humanitaire catastrophique selon l'ONU.

L'armée israélienne a mené plusieurs frappes aériennes tout au long de la nuit, dont au moins six à Rafah, proche de la frontière égyptienne, a constaté un correspondant de l'AFP. Selon le ministre de la Santé du Hamas à Gaza, au moins 64 personnes ont été tuées dans ces frappes nocturnes. Tôt dimanche, des témoins ont fait état de frappes à Khan Younès, principale ville du sud de Gaza et nouvel épicentre des combats entre les soldats et le Hamas.

Toujours selon le ministère du Hamas, deux journalistes palestiniens, Moustafa Thuraya, un vidéaste pigiste collaborant avec l'AFP, et Hamza Waël Dahdouh, journaliste de la chaîne Al-Jazeera, ont été tués dimanche dans une frappe israélienne. Dans un communiqué, la chaîne qatarie a condamné « le ciblage et l'assassinat » des journalistes à Gaza. Et en Cisjordanie occupée, un raid des forces israéliennes a coûté la vie à huit Palestiniens à Jénine, selon l'Autorité palestinienne, et deux Israéliens, une policière et un civil, ont également perdu la vie.

« Victoire totale »

L'armée, qui a lancé son offensive terrestre le 27 octobre dans la bande de Gaza, a annoncé samedi avoir « achevé le démantèlement de la structure militaire du Hamas dans le nord », précisant se focaliser « désormais dans le centre et le sud » du territoire.

Classé « groupe terroriste » par les Etats-Unis et l'Union européenne, le Hamas a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, deux ans après le retrait unilatéral d'Israël de ce territoire, qu'il a ensuite soumis à un blocus pendant 16 ans avant un siège total depuis le 9 octobre dernier.

Malgré les pressions internationales et les appels au cessez-le-feu, Israël reste inflexible. « J'ai un message clair à nos ennemis: ce qui s'est passé le 7 octobre ne se reproduira plus jamais », a déclaré dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu. « C'est l'engagement de mon gouvernement et c'est la raison pour laquelle nos soldats sur le terrain donnent leurs vies. Nous devons continuer jusqu'à la victoire totale », a-t-il poursuivi.

Dans ce contexte, Antony Blinken, dont le pays est le premier soutien politique et militaire d'Israël, s'est entretenu avec le roi Abdallah II de Jordanie à Amman, au début d'une nouvelle tournée dans des pays arabes et en Israël. Selon un communiqué du Palais royal, le souverain hachémite a appelé les Etats-Unis à faire pression sur Israël pour obtenir un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza et mis en garde contre les « répercussions catastrophiques » d'une poursuite des hostilités. Il a également martelé « le rejet total par la Jordanie du déplacement forcé des Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza », après que plusieurs ministres israéliens ont préconisé un retour de colons juifs à Gaza.

De son côté, Anthony Blinken a une nouvelle fois rappelé l'opposition des Etats-Unis à un tel dessein, selon un communiqué du département d'Etat américain.

« Cycle sans fin »

Lors d'une visite dans un centre du Programme alimentaire mondial en Jordanie, il a affirmé qu'il était « impératif de maximiser l'aide humanitaire à Gaza », que ce soit dans son acheminement que dans sa distribution aux déplacés. Quelques heures après cette visite, il a atterri à Doha au Qatar. Le riche Etat du Golfe a joué un rôle clé de médiateur dans l'instauration d'un cessez-le-feu d'une semaine à Gaza et la libération d'otages à la fin du mois de novembre.

Une source bien informée a déclaré à l'AFP que « les négociations entre les Qataris, Israël et le Hamas concernant la libération des otages à Gaza se poursuivent, bien que les événements récents aient naturellement affecté l'atmosphère entourant les pourparlers ».

Des événements qui font craindre une extension du conflit à toute la région. Avant son arrivée en Jordanie, Anthony Blinken avait appelé à éviter à tout prix un embrasement dans la région et à prévenir « un cycle sans fin de violences », soulignant notamment la nécessité « de travailler à une paix régionale durable et d'avancer vers l'établissement d'un Etat palestinien ».

Depuis le 7 octobre, les échanges de tirs sont quasi-quotidiens entre le Hezbollah et les forces israéliennes à la frontière israélo-libanaise. En Syrie et en Irak, les attaques contre des bases militaires des Etats-Unis se sont aussi multipliées, tandis que les Houthis au Yémen perturbent le trafic maritime mondial en mer Rouge en y attaquant des navires, en soutien aux Palestiniens.

Le Hezbollah a tiré samedi des dizaines de roquettes sur une base militaire dans le nord d'Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à l'élimination, attribuée à Israël, du numéro deux du Hamas Saleh al-Arouri, tué mardi dans une frappe dans un fief du Hezbollah à Beyrouth.

Dans la bande de Gaza, l'offensive israélienne a provoqué le déplacement de 1,9 million des quelque 2,4 millions de Palestiniens qui manquent de tout, au point que le territoire palestinien est « tout simplement devenu inhabitable », « un lieu de mort et de désespoir », selon l'ONU.

Dimanche, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé avoir évacué son personnel d'un hôpital du centre de Gaza. « La situation est devenue si dangereuse que certains membres de notre équipe vivant dans le quartier n'étaient même pas en mesure de quitter leurs maisons en raison des menaces constantes des drones et des tireurs d'élite », a déclaré Carolina Lopez, membre de MSF.

La guerre entre Israël et le Hamas palestinien est entrée dimanche dans son 4e mois sans aucun signe de répit, l'armée de l'air israélienne menant de nouvelles frappes meurtrières à Gaza et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken cherchant à éviter un embrasement régional.Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque sans précédent sur son territoire le 7 octobre,...