Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Gaza

Poursuite des frappes israéliennes, l'ONU réclame l'entrée de plus d'aide

Une blessée palestinienne évacuée dans une ambulance vers l'Egypte, à travers le point de passage de Rafah, le 28 décembre 2023. Photo AFP

L'armée israélienne poursuit ses bombardements massifs dans le sud de la bande de Gaza, où l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a dénoncé les conditions d'acheminement de l'aide humanitaire à la population qui vit dans des conditions désastreuses.

Au 84e jour de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent menée depuis Gaza par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, une délégation du mouvement islamiste palestinien se trouve au Caire pour discuter d'un projet égyptien visant à mettre un terme progressif aux combats.

Après une nouvelle nuit de bombardements meurtriers, qui se concentrent dans le centre et le sud de la bande de Gaza, des Palestiniens ont accouru vendredi à l'hôpital al-Aqsa, à Deir al-Balah (centre), pour identifier les corps de proches.

Des secouristes portent des blessés --hommes, femmes et enfants--, aux vêtements tachés de sang. Certains sont soignés à même le sol.

Dehors, Suhair Nasser pleure en tenant le corps de ses jumeaux, tués la veille dans une frappe israélienne, dit-elle. « Nous dormions dans la chambre avec deux de mes enfants, mes jumeaux étaient dans une autre pièce. La maison a été bombardée et les décombres sont tombés sur eux », confie cette femme.

La population « épuisée »

L'attaque menée par le Hamas le 7 octobre a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens disponibles. Environ 250 personnes ont aussi été enlevées ce jour-là, dont 129 sont toujours détenues à Gaza, selon l'armée israélienne.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et pilonne le territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007. Son armée y déplore la mort de 168 soldats depuis le début de ses opérations terrestres fin octobre.

Au moins 21.507 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza, dont une majorité de femmes et de mineurs, selon le dernier bilan vendredi du ministère de la Santé du Hamas.

Les quelque 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont dû fuir leur foyer selon l'ONU, continuent d'être confrontés à une situation humanitaire désastreuse.

« La population traumatisée » et « épuisée » s'entasse sur « une parcelle de terre de plus en plus réduite » dans le sud du territoire, a déclaré sur X le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths.

Israël a imposé un siège complet à la bande de Gaza depuis le 9 octobre, et l'aide humanitaire n'entre qu'au compte-gouttes, après inspection, principalement via le poste-frontière de Rafah.

Face à l'insuffisante criante de l'aide, les Gazaouis sont en « grand danger », a averti l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

« La quantité d'aide acheminée, nécessaire et urgente, continue d'être limitée et rencontre de nombreux obstacles logistiques », a dénoncé le commissaire général de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, dans un communiqué, rappelant que « toutes les parties » doivent faciliter l'accès de l'aide humanitaire.

« Extrêmement chers »

Vendredi, l'agence de l'ONU a aussi affirmé qu'un de ses convois d'aide avait été visé par des tirs de l'armée israélienne, sans faire de blessé. Interrogée, l'armée israélienne a indiqué « vérifier » l'information.

Un vendeur du marché de Rafah, Muntasser al-Shaer, 30 ans, s'est réjoui vendredi de l'arrivée sur ses étals, pour la première fois depuis le début de la guerre, « d'oeufs et de quelques fruits » en provenance d'Egypte. Mais, pour le reste, « il manque de tout » et les légumes disponibles « sont extrêmement chers ».

Alors que les opérations militaires israéliennes se poursuivent sans répit, une délégation du Hamas est arrivée au Caire selon une source proche du mouvement palestinien pour discuter d'un plan égyptien devant aboutir à un cessez-le-feu, une mince lueur d'espoir.

Doté de trois étapes, le plan égyptien prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d'otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, une cessation des hostilités.

Au Caire, la délégation du Hamas, mouvement classé comme terroriste par l'Union européenne, les Etats-Unis et Israël notamment, doit transmettre « la réponse des factions palestiniennes ». Celle-ci « comporte plusieurs observations », notamment « sur les modalités des échanges prévus et le nombre de prisonniers palestiniens qui seront libérés, et sur l'obtention de garanties pour un retrait militaire israélien total » de Gaza, a affirmé à l'AFP un responsable du mouvement islamiste ayant requis l'anonymat.

« Nous sommes en contact (avec les médiateurs égyptiens) », a déclaré de son côté jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « Nous travaillons à tous les ramener », a-t-il dit lors d'une rencontre à Tel-Aviv avec des proches d'otages.

« Cessez-le-feu total »

A Rafah, Aburahman al-Ghabris dit espérer « un cessez-le-feu total ». « Le peuple palestinien espère que la sécurité sera rétablie, afin de vivre en paix comme les autres nations du monde », a-t-il dit à l'AFP.

Jeudi soir, des centaines d'Israéliens, juifs et arabes, se sont rassemblés à Tel-Aviv, brandissant pancartes et banderoles en hébreu et arabe exhortant à un cessez-le-feu.

Alors que la guerre a débuté il y a bientôt trois mois, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres « demeure sérieusement inquiet quant à une plus grande extension de ce conflit, qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur la région entière », a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.

Quatre personnes ont été blessées vendredi en Cisjordanie occupée dans une attaque à la voiture-bélier, dont l'auteur a été « neutralisé », ont indiqué l'armée israélienne et les services de secours. L'assaillant présumé, un Palestinien, a été tué par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne.

Dans ce territoire, au moins 315 Palestiniens ont été tués par des soldats, et dans certains cas par des colons israéliens, depuis le 7 octobre, selon l'Autorité palestinienne.

En matinée, l'armée israélienne a de nouveau bombardé des positions du Hezbollah, dans le sud du Liban, à proximité de la frontière, d'où le mouvement chiite proche de l'Iran et qui soutient le Hamas effectue des tirs vers Israël.

Vendredi, des sirènes ont encore retenti sept fois dans le nord du territoire israélien, selon l'armée israélienne qui a dit avoir identifié plusieurs tirs en provenance du territoire libanais « dont deux ont pénétré » en Israël.

L'armée israélienne poursuit ses bombardements massifs dans le sud de la bande de Gaza, où l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a dénoncé les conditions d'acheminement de l'aide humanitaire à la population qui vit dans des conditions désastreuses.Au 84e jour de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent menée depuis Gaza par le Hamas...