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Les alliés de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan satisfaits des efforts de normalisation

Les alliés de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan satisfaits des efforts de normalisation

Un soldat azéri le 3 octobre près du village de Mukhtar (Mkhitarashen an arménien) reconquis par Bakou ces derniers mois. Photo Emmanuel Dunand/AFP

Les alliés de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan se sont dits satisfaits vendredi des efforts de normalisation des relations entre ces deux pays rivaux du Caucase, qui ont promis la veille « des mesures concrètes » après trois décennies de conflit.

Cette annonce a créé la surprise jeudi car ces dernières semaines, les négociations ne progressaient guère entre Erevan et Bakou, malgré l'objectif qu'ils affichaient de signer un accord pour en finir durablement avec la guerre.

Dans leur déclaration commune, les deux pays se sont engagés à prendre « des mesures concrètes visant à renforcer la confiance » et ont réaffirmé « leur intention de normaliser leurs liens et de signer un accord de paix ».

Erevan et Bakou, enfin, « continueront de discuter de mesures pour renforcer la confiance, qui seront prises dans un avenir proche, et appellent à un soutien de la communauté internationale ».

La réaction a été positive tant chez les alliés historiques des deux pays que chez les Européens et aux Etats-Unis, qui tentent de jouer un rôle de médiateur plus important dans cette région.

La Russie, alliée traditionnelle de l'Arménie mais également proche de l'Azerbaïdjan, s'est dite « satisfaite » des efforts de normalisation et a proposé son assistance pour les assister.

La Turquie, soutien de l'Azerbaïdjan, a également « salué » cette avancée et dit souhaiter la signature « le plus tôt possible d'un accord de paix » entre Bakou et Erevan.

La France a de son côté salué un « signal positif ». Paris soutient « la reprise rapide des négociations pour un accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, avec l'appui de l'Union européenne et des États-Unis », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

« Confiance » 

Sur X (ex-Twitter), le président du Conseil européen, Charles Michel, avait salué jeudi cette déclaration commune, ainsi que l libération annoncée de 32 prisonniers arméniens en échange de deux soldats azerbaïdjanais. Il s'est félicité d'une « avancée majeure » et d'une « ouverture sans précèdent dans le dialogue politique ».

« Les progrès d'aujourd'hui sont une étape clé. J'encourage maintenant les dirigeants à finaliser un accord de paix Arménie-Azerbaïdjan aussi vite que possible », a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis se sont également félicités de l'échange de prisonniers qui « représente une importante mesure de confiance alors que les deux parties travaillent à la finalisation d'un accord de paix et à la normalisation de leurs relations », selon un communiqué du département d'Etat.

La diplomatie arménienne a en outre affirmé jeudi avoir répondu « positivement » à une proposition du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken d'organiser une rencontre des ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères à Washington.

Arménie et Azerbaïdjan sont engagés depuis des décennies dans un conflit territorial portant sur la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh, que Bakou a reconquise en septembre après une offensive éclair contre les séparatistes arméniens.

La quasi-totalité de la population arménienne de la région - plus de 100.000 personnes sur 120.000 - a depuis fui vers l'Arménie.

Négociations poussives 

La victoire azerbaïdjanaise a marqué la fin d'un différend ayant entraîné deux guerres, l'une au début des années 1990, l'autre pendant six semaines à l'automne 2020, qui avaient fait des dizaines de milliers de morts.

Des incidents armés ont toujours lieu régulièrement à la frontière entre les deux pays. L'Arménie a par exemple affirmé, lundi, qu'un de ses soldats avait été tué près de la frontière avec l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.

« Il ne peut y avoir de paix durable que dans le respect (...) de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'inviolabilité des frontières des deux États », a à cet égard souligné vendredi le ministère français des Affaires étrangères, alors que l'Arménie s'est inquiétée récemment du risque d'incursion azerbaïdjanaise.

Plusieurs cycles de négociations chapeautées séparément, ces derniers mois, par la Russie, l'Union européenne et les Etats-Unis, n'ont pas donné de résultats.

L'arbitre traditionnel dans la région, Moscou, accaparé par son offensive en Ukraine, a perdu de l'influence et ses relations se sont tendues avec l'allié arménien, qui lui reproche un manque de soutien.

Mi-novembre, l'Azerbaïdjan avait refusé de participer aux pourparlers de paix avec l'Arménie, prévus aux Etats-Unis pour courant novembre, invoquant une position « partiale » de Washington après des propos du secrétaire d'Etat adjoint américain James O'Brien.

Ce dernier s'est rendu mercredi dans la capitale azerbaïdjanaise où il a eu des discussions « positives et constructives » avec le président Aliev visant à favoriser la paix, selon le département d'Etat.

En octobre, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait quant à lui refusé de rencontrer le Premier ministre arménien Nikol Pachinian en Espagne en raison de récentes marques de soutien européennes, notamment françaises, à l'Arménie.

Les alliés de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan se sont dits satisfaits vendredi des efforts de normalisation des relations entre ces deux pays rivaux du Caucase, qui ont promis la veille « des mesures concrètes » après trois décennies de conflit.Cette annonce a créé la surprise jeudi car ces dernières semaines, les négociations ne progressaient guère entre Erevan et...