Les onze premiers trains de sanctions économiques de l'Union européenne contre la Russie ont entraîné une "perte de marché limitée" pour les quelque 145.000 exportateurs français, indique le Cepii dans une note publiée lundi.
"L’ensemble des produits soumis aux sanctions correspond à moins de 1% de la valeur des exportations françaises de 2021 (0,8%), soit environ 4 milliards d'euros", calcule le centre de recherche placé auprès de la Première ministre.
Pour les exportateurs français, l'impact des sanctions décidées en réaction à l'offensive russe en Ukraine, déclenchée fin février 2022, se concentre dans trois secteurs: les matériels de transport (dont l'aéronautique), la chimie et les machines.
Parmi les 2.436 entreprises de l'Hexagone concernées par des restrictions à leurs exportations vers la Russie, on dénombre ainsi 809 firmes spécialisées dans les machines, 554 entreprises de la chimie et 206 professionnels des transports.
En valeur, les entreprises du transport ont dû digérer à elles seules près de la moitié des 4 milliards de pertes engendrées en France par les sanctions européennes.
Mais les conséquences économiques de ces mesures de rétorsion ont été atténuées par "une déviation du commerce vers les pays voisins de la Russie", relèvent les auteurs de la note Charlotte Emlinger et Kevin Lefebvre, tous deux économistes au Cepii.
"Alors que les exportations françaises à destination de la Russie ont diminué de 52% entre 2021 et 2022, celles vers le Kazakhstan, l’Arménie et le Kirghizistan ont augmenté de 85%, 62% et 44% respectivement", constatent-ils.
Ces chiffres "interrogent l'efficacité des sanctions commerciales" de l'Union européenne, deux semaines après que la Commission européenne a proposé un douzième paquet de sanctions liées à la guerre en Ukraine.
Les auteurs jugent en effet "possible" que le Kazakhstan, l'Arménie et le Kirghizistan "réexportent ce surplus de produits vers la Russie, lui permettant de garder l’accès aux technologies européennes" malgré les sanctions censées priver Moscou de cet accès.
"L’ensemble des produits soumis aux sanctions correspond à moins de 1% de la valeur des exportations françaises de...
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