Le commerce frontalier entre le Pakistan et l'Afghanistan à l'arrêt

Le commerce frontalier entre le Pakistan et l'Afghanistan était à l'arrêt mardi après l'imposition par Islamabad de règles plus restrictives pour les chauffeurs de véhicules commerciaux, ont indiqué des sources officielles.

Le Pakistan a lancé une vaste opération de refoulement des Afghans sans papiers et de lutte contre la contrebande. Selon des responsables pakistanais à la frontière, plus de 345.000 Afghans, dont de nombreux nés dans des camps de réfugiés au Pakistan, sont rentrés dans leur pays ou ont été expulsés après l'ultimatum qui leur avait été fixé au 1er novembre par Islamabad.

Mardi, le Pakistan a décrété n'accepter l'arrivée des Afghans que s'ils étaient munis d'un passeport et d'un visa, au lieu de leur carte d'identité ou permis de conduire qui jusqu'ici suffisaient. « En réaction, le gouvernement afghan a arrêté toute arrivée de tous types de véhicules commerciaux venant de l'autre côté » de la frontière, a déclaré un responsable pakistanais au poste-frontalier septentrional de Torkham, sous couvert d'anonymat.

De l'autre côté de la frontière, Esmatullah Yaqoob, un responsable afghan, a confirmé à la presse que les autorités « avaient demandé de bloquer aussi l'entrée des véhicules (pakistanais) arrivant » sur le sol afghan. Au point de passage frontalier méridional de Chaman, les véhicules commerciaux n'ont pas pu traverser en raison d'un sit-in de protestation de Pakistanais contre les nouvelles règles, qui leur imposent à eux aussi d'avoir des passeports et des visas pour traverser la frontière.

Islamabad et Kaboul entretiennent des relations conflictuelles depuis le retour des talibans au pouvoir à Kaboul en août 2021. Le Pakistan explique que ces expulsions doivent permettre d'assurer « son bien-être et sa sécurité » après une forte hausse des attentats que Islamabad impute à des assaillants opérant depuis le sol afghan. Islamabad reproche aussi son manque de coopération au gouvernement taliban sur cette question.