Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Grande-Bretagne

Charles III prononce son premier discours du trône, tourné vers les élections


Le roi Charles de Grande-Bretagne, prince de Galles, lit le discours de la reine alors qu’il est assis près de la couronne impériale d’État, dans la chambre de la Chambre des lords, lors de l’ouverture officielle du Parlement, aux Chambres du Parlement, à Londres, le 10 mai 2022. Photo d'archives ALASTAIR GRANT/AFP

Pour la première fois en tant que roi, Charles III a prononcé mardi le discours du trône au Parlement britannique, dans lequel le gouvernement conservateur de Rishi Sunak a cherché à présenter une vision « à long terme » à l'approche des élections.

« Soucieux » de perpétuer l'héritage de sa « mère bien-aimée » Elizabeth II, Charles s'est prêté à ce rituel de la vie politique britannique qui ouvre formellement la session parlementaire, avec arrivée en carrosse, trône en or et tenues d'apparat. Il l'avait déjà fait en tant qu'héritier en mai 2022, prononçant le précédent discours du trône au nom de la défunte reine, dont la santé déclinait.

Charles III, qui fête en novembre ses 75 ans, a été accueilli au palais de Westminster par des dizaines des manifestants scandant « Pas mon roi ! » et « Quel gâchis ! », inimaginables sous Elizabeth II.

Après l'épidémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, qui ont contribué à la grave crise du coût de la vie frappant le Royaume-Uni, « la priorité de mon gouvernement est de prendre les décisions difficiles mais nécessaires à long terme pour changer ce pays », a souligné le monarque dans ce discours préparé par le Premier ministre Rishi Sunak.

Ce premier discours sera peut-être le dernier de Rishi Sunak qui a tenté de ramener un peu stabilité après les scandales de l'ère Boris Johnson et les 49 jours mouvementés de Liz Truss à Downing Street, mais peine à insuffler un nouvel élan alors que des législatives sont prévues l'année prochaine.

Les conservateurs, au pouvoir depuis près de 14 ans, sont largement distancés dans les sondages par l'opposition travailliste, menée par son rival Keir Starmer.

Sécurité

Cette allocution de dix minutes, dont le contenu politique reste habituellement vague et général, constituait donc l'une des dernières chances pour lui de donner une idée du cap suivi pour renverser la tendance.

Par la voix du roi, l'ancien ministre des Finances et banquier d'affaires de 43 ans a répété sa volonté de lutter contre l'inflation, de faire baisser les factures des ménages, mais aussi de former plus de médecins et d'infirmières et d'interdire progressivement la vente de cigarettes.

Se voulant tourné vers l'avenir, Rishi Sunak, entré à Downing Street il y a un peu plus d'un an, veut également créer « de nouveaux cadres juridiques » pour les véhicules autonomes et encourager l'innovation, notamment dans l'intelligence artificielle.

Il a aussi donné des gages à l'aile droite du parti conservateur, en proposant de durcir les sanctions contre les meurtriers et les délinquants sexuels et en renforçant les pouvoirs de la police et des tribunaux pour lutter contre la « cybercriminalité ou l'exploitation des enfants ».

« Replâtrages »

Comme esquissé lundi, un projet de loi « soutiendra l'octroi de licences pour de nouveaux gisements de pétrole et de gaz afin d'aider le pays à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 sans ajouter de charges excessives aux ménages », a déclaré le roi sans sourciller, lui qui est connu pour son engagement de longue date en faveur de la défense de l'environnement.

Cette décision prise au nom de la sécurité énergétique est vivement critiquée par les militants écologistes, qui se mobilisent depuis le début du mois de novembre contre les nouveaux projets d'exploitation des hydrocarbures à l'appel de l'organisation Just Stop Oil.

Sans surprise, ces projets ont été très critiqués par l'opposition lors du débat parlementaire qui a suivi le discours, le chef du parti travailliste Keir Starmer fustigeant un gouvernement qui promet « toujours la même chose, plus de replâtrages, plus de division ».

Pour le chef du parti libéral-démocrate Ed Davey, le gouvernement a « échoué à répondre à la crise du coût de la vie », première préoccupation des Britanniques, à qui l'exécutif « dit en résumé (...) d'accepter leur sort ».

Pour la première fois en tant que roi, Charles III a prononcé mardi le discours du trône au Parlement britannique, dans lequel le gouvernement conservateur de Rishi Sunak a cherché à présenter une vision « à long terme » à l'approche des élections.« Soucieux » de perpétuer l'héritage de sa « mère bien-aimée » Elizabeth II, Charles s'est prêté à ce rituel...