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Monde - Politique

Les Polonais votent aux élections "les plus importantes" depuis le communisme


Un homme remettant son bulletin dans l'urne lors des élections législatives polonaises à Varsovie, le 15 octobre 2023. REUTERS/Aleksandra Szmigiel

Les bureaux de vote ont ouvert en Pologne dimanche, pour un scrutin législatif qui s'annonce serré et considéré comme crucial pour l’avenir des liens de ce pays avec l'UE et l'Ukraine voisine.

Selon les sondages, le parti populiste Droit et Justice (PiS, au pouvoir) obtiendrait le plus grand nombre de voix. Mais il risque d'avoir du mal à former une coalition gouvernementale, ouvrant la voie à l'opposition pro-UE menée par l'ancien chef du Conseil européen, Donald Tusk. « Ce sont les élections les plus importantes depuis la fin de la guerre car elles vont décider de l'avenir de notre pays en Europe et dans le monde », déclare à l'AFP Helena Miklaszewska, commerçante de 56 ans, qui a voté à Halinow, à l'est de Varsovie. Dans ce même bureau de vote, Jozef Przygodzki, retraité de 70 ans, souligne le poids de ce scrutin « important parce qu'à cause d'eux (ndlr : les politiciens du PiS) on se dispute avec toute l'Europe ».

A Pruszkow, ville de la banlieue ouest de Varsovie Ewa Slonecka, retraitée, a voté « pour le changement ». « Il faut les envoyer paître ! Ce sont des voleurs, ils nous ont volé le pays, ils ont violé la loi, la Constitution, sanctionné le népotisme », s'exclame-t-elle.

En revanche, l'infirmière Dorota Zbig, 57 ans, salue le gouvernement sortant.« Les changements de ces dernières années ont été très bons pour moi et pour ma famille et j'espère que tout le monde, y  compris les jeunes, va voter raisonnablement ».

Une victoire du PiS pourrait exacerber les tensions avec Bruxelles et Kiev et décevoir les personnes préoccupées par l'avenir de l'Etat de droit, de la liberté de la presse, des droits des femmes et des migrants. « Nous avons cédé certains pouvoirs à l'UE, mais cela suffit, rien de plus. Nous sommes dans l'UE, nous voulons y rester, mais dans une UE de pays souverains », a répété Jaroslaw Kaczynski, le chef du PiS, lors du dernier rassemblement du parti, vendredi. M. Tusk a lui affirmé que le PiS avait des « plans secrets » pour quitter l'UE et qu'il « menait le pays dans une mauvaise direction ».

« Pour les changements » 

Le PiS s'est engagé à poursuivre ses réformes controversées du système judiciaire qui, selon lui, visent à éradiquer la corruption, mais que l'UE considère comme une atteinte à la démocratie. Un partenaire de coalition du PiS pourrait être la Confédération, un parti d'extrême droite qui veut en finir avec l'aide à grande échelle à l'Ukraine, et a fait campagne sur un programme anti-immigration et anti-européen.

Cependant, la Confédération a exclu une telle alliance et certains analystes estiment qu'elle est peu probable en raison des tensions qui couvent entre les deux partis.

Les centristes espèrent que, même si la formation de M. Tusk, la Coalition civique, arrive en deuxième position, le nombre des voix recueillies suffira pour former un gouvernement avec deux petits alliés possibles, la Gauche et la Troisième voie. « J’ai voté la Gauche, pour le changement », déclare à Pruszkow une ouvrière de 50 ans, qui préfère rester anonyme. « Je veux que les femmes puissent décider de leur vie, que les hommes ne décident plus si on doit accoucher d’un enfant venu du viol, d’un enfant atteint d’une maladie » incurable, explique-t-elle.

Mais un retraité de 75 ans qui veut rester anonyme, votant juste après elle estime que « Ca va comme c'est maintenant, on a besoin du calme ». « J'étais pauvre, je touchais 924 zlotys (203 euros) par mois. Aujourd'hui, j'en ai 2.000 ».

Les partisans du PiS affirment que la victoire de dimanche permettra au parti de concrétiser sa vision d'une Pologne puissante et souveraine, fondée sur les valeurs catholiques traditionnelles. La campagne a été marquée par de violentes attaques personnelles contre M. Tusk de la part du pouvoir qui l'a accusé de travailler dans l'intérêt de Berlin, Moscou et Bruxelles.

Brouillés 

Kiev et ses alliés occidentaux observent attentivement ces élections, après l'élection récente en Slovaquie d'un gouvernement hostile à l'aide à l'Ukraine. La Pologne compte parmi les principaux soutiens de Kiev et a accueilli sur son sol un million de réfugiés ukrainiens, mais la lassitude grandit chez des Polonais.

Le gouvernement s'est brouillé avec l'Ukraine après avoir décrété une interdiction d'importations de ses céréales, arguant de la nécessité de protéger les agriculteurs polonais. Les élections concernent les deux chambres du parlement, les Polonais devant élire 460 députés de la Diète et 100 sénateurs de la chambre haute.

Le PiS a organisé un référendum le même jour, avec des questions sur les migrants et l'économie, que l'opposition a appelé à boycotter. Les bureaux de vote dans le pays membre de l'UE et de l'Otan ferment à 19H00 GMT. Les sondages à la sortie des urnes sont attendus immédiatement après et les résultats définitifs lundi.

Les bureaux de vote ont ouvert en Pologne dimanche, pour un scrutin législatif qui s'annonce serré et considéré comme crucial pour l’avenir des liens de ce pays avec l'UE et l'Ukraine voisine. Selon les sondages, le parti populiste Droit et Justice (PiS, au pouvoir) obtiendrait le plus grand nombre de voix. Mais il risque d'avoir du mal à former une coalition...

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