Le chef de l'ONU appelle Israël à "éviter une catastrophe humanitaire"

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est en « contact constant » avec les autorités israéliennes « pour les appeler à éviter une catastrophe humanitaire », a déclaré vendredi son porte-parole Stéphane Dujarric, en référence à l'ordre d'évacuation d'une partie de la bande de Gaza.

L'ONU avait indiqué jeudi soir avoir été informée par l'armée israélienne d'un ordre pour déplacer environ 1,1 million d'habitants au nord de Wadi Gaza vers le sud « dans les 24 heures ».

« Nous appelons fortement à ce qu'un tel ordre soit annulé, pour éviter de transformer ce qui est déjà une tragédie en une situation calamiteuse », a insisté Stéphane Dujarric. « Le secrétaire général et son équipe ont passé du temps au téléphone. Il est en contact constant avec les autorités israéliennes pour les appeler à éviter une catastrophe humanitaire », a-t-il déclaré.

Interrogé sur ce délai de 24 heures, alors que l'armée israélienne a noté que l'évacuation allait « prendre du temps », Stéphane Dujarric a déclaré qu'il pouvait simplement relayer ce qui avait été dit à l'ONU. « Le temps est compté », a-t-il insisté.

Les Etats-Unis ont évoqué l'idée de créer des « zones sécurisées » à Gaza et le porte-parole a relevé que « bien sûr nous essayons de voir ce que nous pouvons faire pour que les habitants soient en sécurité à Gaza et créer des zones sécurisées pour l'aide humanitaire et pour les civils qui veulent aller dans des zones plus sûres à l'intérieur » de l'enclave. Mais « nous ne voulons pas d'une situation où des populations déplacées soient encore forcées de fuir. Les gens devraient pouvoir être en sécurité chez eux ».

Alors que l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé le transfert de ses opérations vers le sud de la bande de Gaza, il a noté que tout le personnel de l'ONU n'avait pas quitté le nord.

« Certains ont demandé à rester dans le nord. Nous ne forçons pas les gens à bouger, ils prennent leurs propres décisions », a-t-il ajouté. « Nous avons 13.000 membres de l'UNRWA à Gaza, des travailleurs en première ligne, des enseignants, des médecins, des infirmiers, des gens offrant un soutien psychologique. Ils restent là où leur soutien est nécessaire ».

« La priorité du secrétaire général est d'assurer qu'Israël permette l'entrée d'aide humanitaire » à Gaza, a ajouté Stéphane Dujarric.

L'enclave est en état de siège au septième jour de la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque d'une ampleur sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

« Cela fait six jours que rien n'entre. Un de mes collègues de l'UNRWA m'a dit au téléphone qu'il n'avait pas vu une goutte d'eau arriver depuis six jours. On a presque touché le fond », a-t-il insisté, précisant que l'ONU était en contact avec les Israéliens et les Egyptiens pour tenter de faire entrer de l'aide.