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Dernières Infos - Bangladesh

Le Nobel de la Paix Muhammad Yunus devant la commission anti-corruption


Muhammad Yunus, président fondateur de Grameen Telecom. Photo d'illustration AFP

Le lauréat du prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus a comparu jeudi devant la commission anti-corruption du Bangladesh pour répondre à des accusations de corruption, fruits d'un "harcèlement permanent" du gouvernement selon ses avocats et soutiens. L'un des avocats de la défense, Abdullah al Mamun, a déclaré à la presse que M. Yunus avait dû interrompre son voyage au siège des Nations unies à New York pour assister à l'audience de la commission anticorruption à Dacca, la capitale du pays. 

M. Yunus, âgé de 83 ans, doit sa renommée mondiale au prix Nobel de la Paix qui a récompensé en 2006 sa contribution au développement économique de son pays. L'économiste avait aidé à l'éradication de l'extrême pauvreté au Bangladesh en proposant des microcrédits à des dizaines de millions de femmes en milieu rural par l'intermédiaire de sa Grameen Bank, co-lauréate du prix Nobel.  M. Yunus et sept responsables de Grameen Telecom, autre entreprise sociale qu'il a fondée, comparaissent devant la commission qui les a accusés en mai de blanchiment d'argent et de détournement de fonds à hauteur de 250 millions de taka (2,3 millions de dollars). 

M. Yunus "est actuellement interrogé par des responsables de la lutte contre la corruption dans le cadre de l'enquête", a déclaré à l'AFP Khaja Tanvir Ahmed, l'un de ses avocats. Il risque jusqu'à 12 ans de prison s'il est reconnu coupable. Une autre affaire contre le Nobel est actuellement en cours de jugement. Ses avocats ont insisté sur le fait qu'il était innocent de toutes les accusations portées contre lui. 

"Ces affaires s'inscrivent dans le cadre du harcèlement permanent dont fait l'objet le professeur Muhammad Yunus, lauréat du prix Nobel", a ajouté M. Ahmed. M. Yunus est, depuis une brève incursion en politique, dans le viseur de la puissante Première ministre du Bangladesh Sheick Hasina, qui l'a notamment accusé de "sucer le sang des pauvres".  Il fait l'objet d'environ 175 procédures pénales et prud'homales liées à des entreprises sociales qu'il a créées au Bangladesh dans le but d'accorder des prêts aux pauvres et créer des emplois. 

En août, 160 personnalités internationales, dont l'ancien président américain Barack Obama et l'ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, ont publié une lettre ouverte commune dénonçant le "harcèlement judiciaire continu" dont est victime le pionnier du microcrédit. Les signataires, dont plus d'une centaine de lauréats du prix Nobel, ont déclaré craindre pour "sa sécurité et sa liberté".  

Le lauréat du prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus a comparu jeudi devant la commission anti-corruption du Bangladesh pour répondre à des accusations de corruption, fruits d'un "harcèlement permanent" du gouvernement selon ses avocats et soutiens. L'un des avocats de la défense, Abdullah al Mamun, a déclaré à la presse que M. Yunus avait dû interrompre son voyage au...