
L'ex-président de la Confédération asiatique de football (AFC) Mohammad Ben Hammam en 2011. Photo d'archives AFP
Un juge d'instruction chargé à Paris des investigations sur l'attribution controversée du Mondial-2022 de football au Qatar a émis un mandat d'arrêt international contre le Qatari Mohammad Ben Hammam, soupçonné de corruption, a indiqué mardi une source judiciaire, confirmant une information de l'Equipe. Selon le quotidien sportif, ce mandat d'arrêt a été délivré le 22 juin à la suite de plusieurs convocations devant le magistrat financier auxquelles il n'a pas répondu.
Mohammad Ben Hammam, ex-président de la Confédération asiatique de football (AFC), est « mis en cause pour des faits de corruption privée en lien avec l'attribution de la Coupe du monde de football au Qatar », a précisé la source judiciaire. L'homme d'affaires a été banni à vie des instances du football à la suite d'accusations de corruption et de conflits d'intérêts.
Ce volet de l'information judiciaire ouverte en 2019 s'intéresse au rôle joué par cet influent Qatari dans la volte-face du Tahitien Reynald Temarii, ex-président de la Confédération océanienne de football (OFC), la veille de la désignation de l'émirat comme pays hôte. Suspendu un an par la Fédération internationale de football (Fifa) le 17 novembre 2010 pour infraction au code d'éthique, M. Temarii ne pouvait plus siéger au comité exécutif de l'organisation le 2 décembre 2010 pour le vote. L'OFC devait donc désigner un remplaçant qui aurait accordé sa voix à l'Australie puis, en cas d'échec, aux Etats-Unis, principaux rivaux du Qatar.
Or, M. Temarii a fait appel de sa suspension dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre alors qu'il avait préalablement annoncé accepter la sanction et qu'il ne disposait pas des motivations du comité d'éthique lui permettant ce recours. En faisant appel, selon les statuts de la Fifa, il privait l'OFC d'un représentant lors du vote. Le 2 décembre 2010, le Qatar l'a emporté devant les Etats-Unis, pourtant favoris.
La prise en charge des frais de défense de M. Temarii pour un montant de 305.000 euros par Mohammad Ben Hammam et le financement du déplacement du Tahitien à Kuala Lumpur (Malaisie) pour le rencontrer entre sa sanction et le vote de la Fifa intriguent les enquêteurs. Lors de ce séjour, le Qatari aurait convaincu M. Temarii de faire appel de sa sanction. Dans ce volet, M. Temarii, le consultant Jean-Charles Brisard et l'avocate Géraldine Lesieur sont inculpés. Ils contestent les accusations. Dans un autre volet, les magistrats financiers cherchent à déterminer si le vote en faveur du Qatar de Michel Platini, à l'époque patron de l'UEFA, a été obtenu en échange de contreparties.
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