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Malgré la polémique, Macron assistera à la messe du pape à Marseille


Le président français Emmanuel Macron à Dhaka, le 11 septembre 2023. Photo par Ludovic MARIN / AFP

Le président français Emmanuel Macron assistera samedi 23 septembre à la grande messe donnée par le pape François à Marseille, dans le sud-est de la France, a déclaré jeudi l'Elysée, en rejetant la polémique naissante sur une entorse à la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

La gauche radicale a accusé M. Macron de « piétiner » le principe de neutralité religieuse de l'Etat.

Mais l'entourage du président a estimé que la séparation entre l'Eglise et l'Etat, régie par une loi de 1905, n'excluait « absolument pas que la République entretienne des relations » avec « tous les cultes ».

Il a précisé que lors de cet événement au stade Vélodrome de Marseille, qui rassemblera des dizaines de milliers de personnes, il ne participerait pas « à l'eucharistie ».

« Le général de Gaulle (ancien président français de 1959 à 1969) avait une formule quand il allait à la messe, il disait que la République ne communiait pas », a expliqué un conseiller, en référence au sacrement lors duquel le fidèle reçoit l'hostie.

Selon ce responsable, M. Macron, accompagné de son épouse Brigitte, n'ira pas à cette messe « en tant que croyant » mais « en tant que chef de l'Etat ». Il s'est par le passé rendu dans des synagogues ou a participé à la « rupture du jeûne » lors du mois musulman de ramadan, insiste-t-on de même source.

La présence à une messe papale est néanmoins une première pour un chef de l'Etat français depuis celle célébrée en 1980 par Jean-Paul II sur le parvis de Notre-Dame à Paris en présence de Valéry Giscard d'Estaing.

Fin de vie

Dès mercredi, la possibilité qu'il assiste à cette messe, point d'orgue de la visite du pape les 22 et 23 septembre, avait suscité les critiques de La France insoumise (LFI), premier parti d'opposition à gauche.

Le député LFI Bastien Lachaud avait ainsi estimé que M. Macron « se moqu(ait) de la laïcité et piétin(ait) ses principes » alors même que son gouvernement, au nom de ces mêmes principes, a banni de l'école l'abaya, vêtement traditionnel porté par des musulmanes.

L'Elysée a relevé que les critiques émanaient seulement « d'un même parti politique » et n'en faisaient donc pas une « polémique nationale ».

D'autres voix à gauche se sont toutefois élevées contre ce choix.

« Ce n'est pas forcément la place du président de la République d'assister à une messe » dans une « République laïque », a réagi jeudi le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel.

A contrario, à l'extrême droite, Marion Maréchal Le Pen a assuré ne pas être « du tout choquée », tandis qu'à droite, l'ancien ministre Xavier Bertrand s'est aussi démarqué de ces « reproches ».

C'est la Première ministre Elisabeth Borne qui accueillera le 22 septembre le pape âgé de 86 ans à son arrivée à Marseille. Emmanuel Macron sera lui présent le lendemain matin à la clôture des rencontres entre des évêques et des jeunes de tout le pourtour méditerranéen, qui porteront notamment sur les migrations.

Il aura ensuite un entretien en tête-à-tête avec le souverain pontife, qui devrait porter notamment sur les questions internationales, dont l'Ukraine et le Sahel, ainsi que sur les migrations.

Depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, ce sera le quatrième entretien de ce genre pour Emmanuel Macron, baptisé à 12 ans dans la foi catholique et qui se présente en « agnostique » sensible à la « transcendance ».

La dernière fois au Vatican, en octobre 2022, celui qui tutoie l'ecclésiastique argentin avait pris l'initiative de lui parler de la fin de vie, un sujet épineux sur lequel il a depuis promis un projet de loi d'ici la fin de l'été.

Alors que l'échéance approche, ce texte qui pourrait aller jusqu'à instaurer un droit sur « l'aide active à mourir » se fait attendre, au point que certains soupçonnent l'exécutif d'attendre la fin de la visite papale avant de le présenter.

« Absolument pas », a rétorqué jeudi l'Elysée, se bornant à dire que le gouvernement « prend un petit peu plus de temps que prévu compte tenu des enjeux de société ». Mais une source gouvernementale suggère que « ce serait diplomatiquement du bon sens » de laisser passer la venue de François, alors que le Vatican est vivement opposé à toute forme d'euthanasie.


Le président français Emmanuel Macron assistera samedi 23 septembre à la grande messe donnée par le pape François à Marseille, dans le sud-est de la France, a déclaré jeudi l'Elysée, en rejetant la polémique naissante sur une entorse à la séparation de l'Eglise et de l'Etat.La gauche radicale a accusé M. Macron de « piétiner » le principe de neutralité religieuse de l'Etat.Mais...