La justice a convoqué pour fin octobre un père de famille interpellé vendredi dans le centre de la France après avoir menacé de mort un proviseur qui avait refusé l'accès au lycée à sa fille vêtue d'une abaya, un vêtement désormais interdit à l'école au nom de la laïcité.
Placé vendredi en garde à vue à Clermont-Ferrand, cet homme a été relâché et sera jugé fin octobre devant le tribunal correctionnel pour « menace en vue d'intimidation d'une personne chargée d'une mission de service public », a indiqué la procureure de la ville.
« Les termes rapportés font état de menace d'égorgement, lui dit qu'il n'a pas tout à fait dit ça », a précisé la magistrate Dominique Puechmaille.
Les faits remontent à jeudi matin. Une lycéenne vêtue d'une abaya s'était présentée au lycée Ambroise-Brugière de Clermont-Ferrand vêtue d'une abaya et s'était vu interdire d'accès à l'établissement après avoir refusé de l'enlever.
Un peu plus tard, son père a téléphoné au lycée et a eu tour à tour un agent puis un conseiller principal d'éducation. À chacun d'eux, il aurait proféré des menaces de mort qui visaient le proviseur.
« Ce sont des menaces qui sont extrêmement choquantes. J’ai eu hier le proviseur au téléphone. Je l’ai évidemment assuré de tout mon soutien, de celui du gouvernement, de l’Etat et plus globalement je crois de nos concitoyens face à ces menaces qui sont inadmissibles et inqualifiables », a déclaré le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal vendredi en marge de l'inauguration d'un nouveau lycée près de Lyon (sud(est).
Il a indiqué que le proviseur visé bénéficierait d'un « accompagnement constant en matière de sécurité: la police nationale sera à ses côtés », mais aussi d'un accompagnement juridique.
Les menaces de mort contre les personnels de l'Education nationale font l'objet d'une attention renforcée en France depuis l'assassinat fin 2020 du professeur d'histoire-géographie, Samuel Paty, tué par un jihadiste tchétchène de 18 ans qui lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures du prophète Mahomet.
Le 27 août, Gabriel Attal avait annoncé l'interdiction du port de l'abaya dans les écoles, collèges et lycées publics, provoquant une controverse dans le pays.
Jeudi, le Conseil d'Etat a validé l'interdiction de cette longue robe couvrante, porteuse selon lui d'une « logique d'affirmation religieuse » prohibée dans les établissements scolaires en France.
Lundi, au premier jour de la rentrée, quelque 300 élèves, sur les 12 millions ayant fait leur rentrée cette semaine, se sont présentées en abaya devant leur établissement, et 67 d'entre elles ont refusé de la retirer, selon le ministre de l'Education.
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