Berry : L'élection d'un président prime sur toutes les autres questions

« La priorité est l'élection d'un nouveau président », a affirmé le président du Parlement, Nabih Berry, dans une interview à Al-Joumhouriya publiée mardi, soulignant qu'aucune question n'est prioritaire par rapport à cette élection.

Dans cette interview, M. Berry a également déclaré que « tous les dossiers et toutes les questions sont reportés après (l'élection d'un président) ».

« Nous devons rompre le cycle de blocage et passer directement à un accord sur un président », a poursuivi le chef du Parlement.

Le parti de M. Berry, le mouvement Amal, ainsi que son allié le Hezbollah, soutiennent le leader du mouvement Marada, Sleiman Frangié, en tant que candidat présidentiel. Le Hezbollah a appelé à plusieurs reprises à un dialogue autour de cette candidature, mais ses appels sont rejetés par les partis d'opposition.

Dans une autre interview parue lundi dans al-Joumhouriya, M. Berry a indiqué qu'il ne fixerait pas la date d'une nouvelle séance électorale à moins qu'un « accord sur un candidat ne soit conclu entre les partis politiques ».

Le Liban demeure sans président depuis que le mandat de Michel Aoun a pris fin le 31 octobre 2022. Le Parlement a tenu 12 sessions électorales infructueuses jusque-là.

Lors de la dernière session, le 14 juin, le haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) Jihad Azour, soutenu par l'opposition, a obtenu 59 voix contre 51 voix pour Sleiman Frangié, lors du premier tour de scrutin. Comme lors des sessions précédentes, le Hezbollah ses alliés ont quitté le Parlement avant le second tour, provoquant une perte de quorum.

Un candidat à la présidence doit obtenir la majorité des deux tiers des voix des 128 membres du Parlement pour être élu président au premier tour ; lors des tours de scrutin suivants, une majorité simple suffit pour être élu. Cependant, à chaque nouvelle session électorale, Nabih Berry estime qu'il s'agit d'un vote au premier tour - une décision considérée par plusieurs experts juridiques comme une violation de la Constitution.

Malgré la vacance à la présidence, Nabih Berry a convoqué plusieurs sessions législatives, malgré le boycott des partis chrétiens et de certains députés indépendants, qui estiment que ces sessions dépassent le mandat du Parlement en l'absence d'un président. Ces partis et députés s'appuient sur la Constitution qui stipule que le Parlement doit agir uniquement en tant que collège électoral jusqu'à l'élection d'un nouveau chef d'État.

Entre-temps, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a rouvert les voies du dialogue avec le Hezbollah après des mois de relations tendues en raison d'un désaccord sur le soutien du parti chiite à la candidature de Sleiman Frangié. M. Bassil a indiqué qu'il utiliserait les négociations avec le Hezbollah pour faire avancer les demandes de son parti en faveur de la décentralisation et d'un fonds fiduciaire.

Interrogé par al-Joumhouriya sur son opinion concernant la décentralisation élargie, M. Berry a affirmé : « Je suis d'accord sur tout ce qui est stipulé dans la Constitution et (l'accord de) Taëf ».

M. Berry a également dit qu'il était « ouvert à l'idée d'améliorer l'accord de Taëf, mais ce développement ne devrait pas se faire de manière unilatérale, mais plutôt par la discussion, le dialogue, le consensus et la compréhension, ce qui signifie que le dialogue est la base avant tout ».