Ebrahim Golestan, pionnier du cinéma iranien, est décédé à l'âge de 100 ans

L'écrivain et cinéaste iranien Ebrahim Golestan, une figure avant-gardiste du cinéma et de la littérature modernes en Iran, est décédé à Sussex, au Royaume-Uni, à l'âge de 100 ans, a annoncé sa famille.

Né le 19 octobre 1922 à Chiraz, dans le sud de l'Iran, Golestan a laissé une empreinte indélébile sur la scène cinématographique et littéraire du XXe siècle dans son pays natal. "Mon père, tu nous as quittés; Adieu!", a écrit sa fille Lili mercredi soir sur Instagram, accompagnant ces mots d'une photo du cinéaste.

En 1957, Ebrahim Golestan a donné naissance au premier studio de cinéma d'Iran, pour réaliser sept ans plus tard son tout premier long-métrage, "La Brique et le Miroir". Cette œuvre satirique, dépeignant la société iranienne, amorçait l'essor de la nouvelle vague cinématographique iranienne. En 1974, il a réalisé "Les Mystères du Trésor de la Vallée des Fantômes", adapté de son roman éponyme, dans lequel il portait un regard critique sur la modernisation entreprise par le régime du Shah. En parallèle, Golestan a écrit plusieurs romans et nouvelles, souvent influencés par les géants de la littérature américaine tels qu'Ernest Hemingway et William Faulkner.

Après la Révolution islamique de 1979, il tire un trait sur sa carrière et prend ses quartiers à Londres où il mène une vie recluse. En 2022, le cinéaste est apparu dans le documentaire "A vendredi, Robinson", dialoguant par écran interposé avec le cinéaste Franco-Suisse Jean-Luc Godard. Son fils Kaveh, un photojournaliste renommé, a perdu la vie en 2003 suite à l'explosion d'une mine dans le nord de l'Irak.