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Dernières Infos - Coup d'Etat

L'UA suspend le Niger, se montre réservée sur une intervention militaire

Le logo de l'Union africaine (UA) est vu à l'entrée du siège de l'UA, le 13 mars 2019, à Addis Abeba. Photo Ludovic Marin/AFP

L'Union africaine (UA) a suspendu le Niger, théâtre d'un coup d’État fin juillet, mais s'est montrée réservée sur une éventuelle intervention militaire ouest-africaine pour rétablir le président Mohamed Bazoum, en appelant à une solution diplomatique.

Réuni le 14 août, le Conseil de paix et de Sécurité (CPS) de l'UA a décidé « de suspendre immédiatement la participation de la République du Niger de toutes les activités de l'UA et de ses organes et institutions jusqu'au rétablissement effectif de l'ordre constitutionnel dans le pays », selon un communiqué publié mardi.

Dans ce texte, le CPS prend « note de la décision de la Cedeao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) », de « déployer une force » au Niger, une option qui rend l'organisation continentale sceptique.

Il demande à la Commission de l'UA « une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires » d'un tel déploiement, tout en affichant clairement sa préférence pour la voie diplomatique.

Le CPS dit appuyer les « efforts de la Cedeao dans son engagement soutenu en faveur du rétablissement de l'ordre constitutionnel par des moyens diplomatiques », puis affirme soutenir un « rétablissement pacifique » de l'ordre constitutionnel » au Niger. Il « invite » également « la junte militaire au Niger à coopérer avec la Cedeao et l'UA en vue d'un rétablissement pacifique et rapide de l'ordre constitutionnel ».

Le CPS appelle aussi ses États membres à « mettre pleinement en œuvre les sanctions imposées par la Cedeao » contre le Niger, tout en demandant leur « application progressive » et que soit minimisé leur « effet disproportionné sur les citoyens du Niger ».

A Niamey, la télévision nationale a annoncé mardi que douze soldats avaient été tués dimanche dans la région de Tillabéri (sud-ouest), dans une embuscade de jihadistes présumés.

Transition de trois ans rejetée

Les militaires qui ont renversé le président Bazoum, élu en 2021, ont principalement justifié leur coup d'Etat par la « dégradation de la situation sécuritaire ».

De son côté, la Cedeao maintient vouloir « rétablir l'ordre constitutionnel au Niger ». Elle répète sa préférence pour une solution diplomatique, agitant toujours la menace de l'usage de la force.

Une délégation de l'organisation s'est rendue samedi à Niamey pour négocier une sortie de crise. Ses émissaires ont rencontré le chef du régime militaire, le général Abdourahamane Tiani, et le président renversé Mohamed Bazoum.

« Notre visite au Niger a été très fructueuse » et « a dégagé une piste pour commencer à discuter », a déclaré l'ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar, qui a conduit la délégation. « Nous espérons arriver à quelque chose », a-t-il affirmé.

La Cedeao a annoncé le 10 août son intention de déployer une force ouest-africaine pour rétablir M. Bazoum. Les détails de cette opération, sa date notamment, ont été décidés mais n'ont pas été rendus publics.

Après une réunion de chefs d'état-major ouest-africains à Accra, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Cedeao, Abdel-Fatau Musah, a affirmé vendredi que « le jour de l'intervention » était fixé tout comme « les objectifs stratégiques, l'équipement nécessaire et l'engagement des États membres ».

« Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient », a répondu samedi le général Tiani, peu après avoir annoncé une transition de trois ans maximum avant une restitution du pouvoir aux civils.

Un calendrier que la Cedeao n'acceptera « jamais », selon M. Musah qui a qualifié de « plaisanterie » cette proposition.

Parmi les principaux partenaires internationaux du Niger, la France a affiché son soutien total à la Cedeao, tandis que les États-Unis ont appelé à une résolution pacifique de la crise.

L'UA a dit rejeter « fermement toute ingérence extérieure d'un acteur ou d'un pays extérieur au continent » (...) « y compris les engagements de sociétés militaires privées », en allusion probable au groupe paramilitaire Wagner, lié au Kremlin et qui opère notamment au Mali.

En marge du sommet des Brics qui se tient actuellement en Afrique du Sud, le directeur général chargé de l'Afrique au ministère des Affaires étrangères chinois, Wu Peng, a affirmé que la situation au Niger « doit être résolue grâce à un dialogue pacifique, par le biais de la Cedeao et de l'Union africaine ».

L'Union africaine (UA) a suspendu le Niger, théâtre d'un coup d’État fin juillet, mais s'est montrée réservée sur une éventuelle intervention militaire ouest-africaine pour rétablir le président Mohamed Bazoum, en appelant à une solution diplomatique.Réuni le 14 août, le Conseil de paix et de Sécurité (CPS) de l'UA a décidé « de suspendre immédiatement la...