La chambre d'accusation a annulé jeudi en début de soirée la décision du premier juge d'instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, de laisser libre Riad Salamé, l'ancien gouverneur de la Banque du Liban, à l'issue de son dernier interrogatoire mercredi. Le magistrat avait, à la fin de l'audience, demandé à M. Salamé de se tenir à disposition de la justice.
Après l'interrogatoire de mercredi, le dossier concernant Riad Salamé devait être envoyé au parquet pour avis, et celui-ci pouvait soit demander l'arrestation de M. Salamé, soit demander sa relaxe, soit laisser la décision au juge d'instruction. Cependant, le juge d'instruction n'a pas envoyé le dossier au parquet. L'avis de ce dernier n'est pas contraignant.
La décision de la chambre d'accusation intervient après que la chef du contentieux de l'État, Hélène Iskandar, qui s'est constituée partie civile dans l'affaire Riad Salamé pour préserver les intérêts de l'État libanais, avait interjeté appel pour infirmer la décision de M. Abou Samra. L'appel avait été présenté par la juge Iskandar dans le délai imparti de 24 heures suivant la décision de M. Abou Samra.
Suite à sa décision, la chambre d'accusation a décidé de convoquer l'ex-gouverneur pour l'interroger le mercredi 9 août.
L'ex-gouverneur était interrogé depuis plusieurs semaines dans le cadre de poursuites engagées par la justice libanaise contre lui en février dernier pour « faux et usage de faux, blanchiment d’argent, enrichissement illicite et évasion fiscale ». Le frère de Riad Salamé, Raja, et son ancienne assistante, Marianne Hoyek, auraient également dû être entendus, mais ne l'ont pas été.
Mercredi, lors de l'interrogatoire de M. Salamé par le juge d'instruction, Mme Iskandar avait par ailleurs présenté une requête à son collègue pour qu'il demande au parquet de cassation d'adresser à la France une demande d'entraide judiciaire concernant l'affaire Salamé. La chef du contentieux espère que la France envoie à Beyrouth les documents et éléments d'enquête à sa disposition dans la procédure judiciaire ouverte à Paris contre M. Salamé, pour les mêmes chefs d'accusation que ceux pour lesquels il est poursuivi à Beyrouth, à savoir blanchiment d'argent et détournement de fonds. Selon elle, cette demande d'entraide permettrait à l'État libanais de préserver ses droits après le mandat d'arrêt et les saisies conservatoires de biens de Riad Salamé décidée par la justice française.
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