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Dernières Infos - Crimes de guerre en Syrie

Un ancien rebelle salafiste renvoyé aux assises pour complicité


La Cour de cassation, à Paris, en France. Photo d'illustration AFP

Deux juges d'instruction du tribunal de Paris ont ordonné mercredi le renvoi aux assises pour complicité de crimes de guerre et de disparitions forcées d'un ancien porte-parole du groupe rebelle armé Jaysh al-Islam (JAI), lors de la guerre civile en Syrie, a-t-on appris de sources proches du dossier. Majdi Nema, 35 ans, est notamment accusé d'avoir été complice, entre 2013 et 2016, d'exactions contre des civils et des prisonniers de guerre, de l'enrôlement de mineurs et des disparitions forcées de quatre militants, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, selon l'ordonnance de mise en accusation consultée par l'AFP.

"Cette décision s'inscrit à notre sens dans la continuité de ce que nous dénonçons depuis plusieurs mois, à savoir que Majdi Nema est renvoyé devant la cour d'assises en vertu d'une volonté purement politique de juger en France des crimes que nous n'avons absolument pas les moyens de juger", ont réagi auprès de l'AFP ses avocats, Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf.

Pour Me Clémence Bectarte, avocate de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et de parties civiles, "cette décision marque l'aboutissement de plusieurs années de combat pour faire reconnaître les crimes commis par Jaysh al Islam (Armée de l'islam) en Syrie et le rôle joué par ses dirigeants dans leur commission".

La FIDH, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Centre syrien des médias (SCM), ainsi que des membres des familles des personnes disparues avaient déposé une plainte en juin 2019 visant JAI.

Majdi Nema, dont le nom de guerre est Islam Alloush, avait été interpellé à Marseille, où il s'était installé en novembre 2019 pour suivre un cycle de conférences en tant qu'étudiant à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman (Iremam) de l'Université Aix-Marseille. Il a été mis en examen le 31 janvier 2020 par le pôle crime contre l'humanité du tribunal de Paris, notamment pour actes de tortures et complicité, crimes de guerre et complicité de disparitions forcées. Le Syrien, dont la détention provisoire a été prolongée le 12 juillet, a toujours réfuté les accusations, avançant n'avoir été qu'un porte-parole "sans influence". Mais pour les juges d'instruction, "il ne fait aucun doute que Majdi Nema tient une position de cadre dans les rangs de JAI".

Les investigations ont établi que ce groupe armé de mouvance salafiste, opposé au régime de Bachar al-Assad, a commis des crime de guerre dans la Ghouta orientale, une région située au nord-est de Damas et qu'il contrôle. La Cour de cassation, plus haute juridiction de l'ordre judiciaire français, a consacré en mai la compétence universelle de la justice française pour les crimes internationaux les plus graves.

Deux juges d'instruction du tribunal de Paris ont ordonné mercredi le renvoi aux assises pour complicité de crimes de guerre et de disparitions forcées d'un ancien porte-parole du groupe rebelle armé Jaysh al-Islam (JAI), lors de la guerre civile en Syrie, a-t-on appris de sources proches du dossier. Majdi Nema, 35 ans, est notamment accusé d'avoir été complice, entre 2013 et 2016,...