Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Migration

Rome immobilise le navire humanitaire Ocean Vikings "pour une durée indéterminée"

L'Ocean Viking au large de Lampedusa (Italie), en septembre 2019. Photo d'archives AFP / Alessandro Serrano

Les autorités italiennes ont immobilisé "pour une durée indéterminée" l'Ocean Viking, navire-ambulance de l'ONG SOS Méditerranée, dans le port de Civitavecchia, au nord de Rome, après qu'un contrôle du bateau a révélé un "nombre très limité de déficiences techniques et administratives", selon l'ONG.

Cette détention "nous empêche de mener nos opérations de sauvetage" de migrants en mer, a dénoncé auprès de l'AFP la directrice et cofondatrice de SOS Méditerranée, Sophie Beau, faisant état d'un contexte actuellement "très délétère" pour les équipes humanitaires.

L'Ocean Viking, qui venait de débarquer dans le port italien 57 personnes secourues le 7 juillet au large de la Libye, a été soumis le 11 juillet à une "inspection de contrôle par l'Etat du port" (inspection des navires étrangers, NDLR) de sept heures, au terme de laquelle un "nombre très limité de déficiences techniques et administratives" ont été relevées, précise le communiqué de l'ONG, dont le siège est à Marseille. Mais "l'une d'entre elles nécessite une investigation plus approfondie, impliquant les différents acteurs de la certification et l'armateur", ce qui entraîne la détention du navire-ambulance à quai, ajoute l'ONG. Interrogés par l'AFP sur les raisons de cette immobilisation, les gardes-côtes italiens n'ont pas répondu dans l'immédiat.

Le problème identifié lors de l'inspection concerne "les dispositifs d'abandon du navire en cas d'évacuation", c'est-à-dire les radeaux de survie, a détaillé Sophie Beau. "Nous avons au total aujourd'hui 14 radeaux de survie et les agents de contrôle qui sont venus nous ont demandé qu'il y ait 14 personnes certifiées (soit une personne certifiée par radeau, NDLR) pour le déploiement de ces radeaux de survie en cas d'abandon du navire", a-t-elle développé.

Or, "jusqu'à présent, on ne nous a jamais demandé d'avoir autant de personnes", a complété Mme Beau, qui y voit une "interprétation très restrictive de la convention Solas (Safety of Life at Sea)", un accord international établissant les normes de sécurité minimales pour la construction, l'équipement et l'exploitation des navires.

"On ne comprend pas pourquoi sur les différents contrôles qui ont pu être apportés jusqu'à présent, ce point n'a jamais été soulevé", a-t-elle relevé, soulignant que l'Ocean Viking avait été soumis depuis quatre ans à pas moins de sept contrôles du même type.

"On nous applique vraiment des contrôles extrêmement fréquents, extrêmement zélés, très redondants et récurrents", a-t-elle ajouté.

Cette immobilisation "nous empêche de mener nos opérations de sauvetage, dans un contexte où il y a un énorme besoin de dispositif de sauvetage, un manque criant de navires sur zone" et alors que "la mortalité a explosé depuis le début de l'année", a-t-elle insisté, évoquant un contexte "très délétère" qui met à mal les équipes humanitaires.

L'ONG a ainsi dénoncé une nouvelle fois lundi les tirs de gardes-côtes libyens que ses équipes et les rescapés qu'elles accompagnaient ont essuyé lors d'une des deux opérations de sauvetage menées par l'Ocean Viking le 7 juillet.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni, qui compte dans ses rangs le chef de la Ligue anti-migrants Matteo Salvini au poste de vice-Premier ministre, multiplie les mesures pour entraver les activités des ONG de secours aux migrants.

Les autorités italiennes ont immobilisé "pour une durée indéterminée" l'Ocean Viking, navire-ambulance de l'ONG SOS Méditerranée, dans le port de Civitavecchia, au nord de Rome, après qu'un contrôle du bateau a révélé un "nombre très limité de déficiences techniques et administratives", selon l'ONG.Cette détention "nous empêche de mener nos opérations de...