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La justice autorise un rassemblement d'opposants iraniens samedi à Paris, la préfecture fait appel

Un rassemblement pour protester contre la mort de Mahsa Amini en France, 2022. Photo d'illustration AFP

La justice française a autorisé vendredi un rassemblement d'opposants iraniens samedi à Paris, initialement interdit par les autorités qui craignaient des troubles ou la menace d'attentat, mais le préfet de police a fait appel de la décision. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, "fait appel" de la décision d'autorisation, a indiqué vendredi en fin de journée une source proche du dossier à l'AFP.

Ce rassemblement est à l'appel du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) - une des principales organisations d'opposition hors d'Iran - qui espère rassembler des milliers de personnes de toute l'Europe et mobiliser contre la répression des manifestations en Iran consécutives à la mort en septembre de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire très strict imposé aux femmes en Iran. Le rassemblement vise à "soutenir le soulèvement du peuple iranien" et "sensibiliser l'opinion publique sur l'augmentation sans précédent du nombre des exécutions en Iran", souligne le CNRI.

Le CNRI est la vitrine politique de l'Organisation des moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI ou MEK), organisation considérée comme "terroriste" par Téhéran. Après avoir "pris acte de l'engagement du comité organisateur de la manifestation de limiter l'événement à un rassemblement statique sur la place Vauban", le juge des référés du tribunal administratif de Paris a suspendu l'arrêté du préfet de police du 24 juin interdisant cette manifestation, estimant que l'arrêté portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester", indique vendredi un communiqué du tribunal. Le tribunal dit avoir notamment pris acte d'engagements des organisateurs pour augmenter la sécurité du rassemblement.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, le secrétariat du CNRI s'est félicité d'une "victoire de la justice en faveur de la Résistance iranienne". "Ainsi, la justice française n'a pas permis que la démocratie et la liberté d'expression soient victimes d'un marchandage avec le fascisme religieux au pouvoir en Iran, sous prétexte de sécurité", indique le communiqué. "Le juge a su résister à toutes les pressions de la préfecture de police de Paris", se sont aussi félicités les avocats Me William Bourdon et Jim Villetard. La préfecture de police de Paris avait justifié sa décision en estimant que la manifestation était susceptible "de générer des troubles à l'ordre public en raison du contexte géopolitique."

En 2018, les autorités françaises - en lien avec la Belgique et l'Allemagne - avaient déjoué in extremis un attentat à l'explosif, contre un rassemblement de plusieurs milliers de personnes du CNRI organisé le 30 juin 2018 à Villepinte près de Paris.

Si cette manifestation a lieu samedi, elle interviendra alors que la France est confrontée à des émeutes urbaines dans plusieurs villes de France qui mobilisent massivement les forces de police.

La justice française a autorisé vendredi un rassemblement d'opposants iraniens samedi à Paris, initialement interdit par les autorités qui craignaient des troubles ou la menace d'attentat, mais le préfet de police a fait appel de la décision. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, "fait appel" de la décision d'autorisation, a indiqué vendredi en fin de journée...