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Hommage de l'AFP au journaliste Arman Soldin, tué en Ukraine


Hommage de l'AFP au journaliste Arman Soldin, tué en Ukraine

Emmanuel Peuchot (droite), journaliste de l'AFP, s'exprimant à côté de Fabrice Fries, PDG de l'Agence France-Presse, lors de l'hommage rendu à Arman Soldin, journaliste vidéo de l'AFP, à Paris, le 1er juin 2023. Photo Bertrand GUAY / POOL / AFP

Un hommage a été rendu jeudi à l'Agence France-presse au journaliste Arman Soldin, tué début mai en Ukraine à 32 ans, au cours duquel ses collègues sont revenus sur les circonstances de sa mort, et ont salué son travail et sa personnalité lumineuse.

"Sur le terrain, Arman a toujours été sérieux, concentré et toujours conscient des risques comme nous tous. Oui, Arman filmait au plus près. Parce qu'on ne filme pas la guerre de loin", a déclaré son collègue de l'AFP Emmanuel Peuchot, qui était à quelques mètres de lui quand il est mort et a fait le récit détaillé de ses derniers instants.

Depuis l'annonce de sa mort le 9 mai, "l'émotion n'est pas retombée. J'ai même l'impression qu'avec le temps elle s'amplifie à mesure que nous nous imprégnons tous de la personnalité extrêmement attachante, solaire d'Arman", a déclaré Fabrice Fries, le PDG de l'AFP. Parmi les personnalités présentes lors de cet hommage: la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, l'ambassadeur d'Ukraine Vadim Omelchenko, des dirigeants de médias comme Edwy Plenel (Mediapart) et Marie-Christine Saragosse (France Médias Monde), ainsi que les parents de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFMTV tué lui aussi à 32 ans en Ukraine, il y a un an.

Arman Soldin, coordinateur vidéo de l'AFP en Ukraine, a été tué lors d'une attaque de roquettes russes dans l'est du pays, près de la ville assiégée de Bakhmout, épicentre des combats depuis des mois et visée quotidiennement par les forces russes. Il est au moins le onzième reporter, fixeur ou chauffeur de journalistes à avoir été tué en Ukraine depuis le début de l'invasion russe. Il "avait cette capacité rare à trouver des bouffées de vie et même je dirais de poésie dans l'horreur. Au milieu du chaos et de la violence, il ne manquait jamais de documenter avec humanité le quotidien d'une population en lutte pour sa survie", a déclaré Rima Abdul Malak, qui a lu un poème de Jean-Pierre Siméon, tiré du recueil "Sans frontières fixes".

"Malchance" 

Le journaliste a été enterré mardi à Rennes. "J'aurais aimé que je sois moins fière de toi et toi plus vivant. J'aurais aimé continuer de t'aimer, à mes côtés", a déclaré sa mère Oksana lors de ses funérailles. Des paroles rapportées jeudi, qui ont bouleversé l'assistance.

Avant cet hommage, le directeur de l'information de l'AFP, Phil Chetwynd, a donné des précisions sur les circonstances de la mort du journaliste dans un courriel aux salariés. "Arman a été tué par un tir de roquette Grad près du village de Tchassiv Iar, dans l'est de l'Ukraine, alors que notre équipe de quatre journalistes était en train de s'éloigner des lignes de front, escortée par deux soldats ukrainiens", a-t-il rappelé. "La roquette a atterri très près d'Arman et il est mort presque instantanément" tandis que le soldat devant lui "a réussi à plonger dans une tranchée voisine" et ses collègues, à quelques mètres, ont pu se jeter à terre. "Arman a eu la malchance de se trouver beaucoup plus proche de l'impact de la roquette que le reste du groupe", a ajouté le numéro un de l'information à l'AFP. "Qu'est-ce qui s'est passé ? Je n'ai pas de certitude mais vu où se trouvait Arman (...) il a probablement fait ce choix instinctif d'essayer d'atteindre cette tranchée si proche", a expliqué Emmanuel Peuchot, évoquant une distance de seulement "un mètre".

Suite au décès du journaliste, le parquet antiterroriste français a ouvert une enquête pour crime de guerre, confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine et destinée à établir les circonstances de ce drame. L'AFP prévoit de "reprendre progressivement les reportages en première ligne dans les jours à venir" en Ukraine, a également annoncé le directeur de l'information.

Un hommage a été rendu jeudi à l'Agence France-presse au journaliste Arman Soldin, tué début mai en Ukraine à 32 ans, au cours duquel ses collègues sont revenus sur les circonstances de sa mort, et ont salué son travail et sa personnalité lumineuse.
"Sur le terrain, Arman a toujours été sérieux, concentré et toujours conscient des risques comme nous tous. Oui, Arman filmait au plus...