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Dernières Infos - France

Nouvelle bataille à l'Assemblée autour de la retraite à 64 ans

Des manifestants protestent contre la réforme des retraites à Paris, en France, le 7 février 2023. Photo REUTERS/Sarah Meyssonnier

Une nouvelle bataille s'est engagée en France à l'Assemblée nationale autour de la réforme relevant l'âge de la retraite à 64 ans, qu'une partie de l'opposition veut faire abroger moins de deux mois après son adoption controversée. Groupe d'élus indépendants plutôt classés au centre, les députés Liot ont déposé une proposition de loi visant à faire marche arrière sur cette réforme impopulaire du président Emmanuel Macron.

Mercredi, une commission parlementaire, chargée de valider cette initiative avant un vote à l'Assemblée le 8 juin, a censuré à une courte majorité l'article 1er, clé de voûte du texte. L'opposition de gauche a contre-attaqué en déposant plus d'un millier d'amendements, dans l'espoir d'empêcher les débats d'aller à leur terme, ce qui légalement permettrait au texte d'être discuté dans son intégralité par les parlementaires le 8 juin. 

Une "obstruction flagrante" au yeux de la présidente de la commission Fadila Khattabi (Renaissance, majorité), qui a décidé de les écarter. Elle a ensuite fait approuver sa décision par le bureau de la commission, malgré de vives protestations de la gauche. Le vote du jour constitue une victoire pour l'exécutif, qui cherche à tourner la page des retraites après un vaste mouvement de contestation dans la rue au début de l'année en France.  La réforme qui relève de 62 à 64 ans l'âge de départ en retraite, a finalement été adoptée sans vote et promulguée mi-avril.

"Sortir par le haut"

Cette nouvelle proposition de loi, qui entretient la flamme vacillante des opposants avant une nouvelle journée de mobilisation le 6 juin, est une "occasion de sortir par le haut" de la crise, a justifié son initiateur Charles de Courson mercredi matin.

Pour cet élu centriste, il existe de "nombreuses pistes" non explorées pour le financement du régime des retraite, plutôt que de retarder l'âge de départ à 64 ans.  Dans le camp présidentiel, le député Sylvain Maillard a dénoncé une proposition "inconstitutionnelle", qui "ne sera jamais votée au Sénat".

L'examen du texte, qui a peu de chances d'aboutir sur le plan législatif, le 8 juin à l'Assemblée nationale devrait donner lieu à de nouvelles passes d'armes entre le camp macroniste et les oppositions, sur un sujet qui continue d'électriser le pays. Le camp présidentiel ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée et entend "faire bloc", tandis que les députés de gauche accusent la majorité de vouloir à nouveau "les museler".

Mardi, la Première ministre Elisabeth Borne a une nouvelle fois attaqué les oppositions, les accusant de mentir aux Français "en portant, avec la plus grande démagogie, un texte dont chacun sait ici, pertinemment, qu'il serait censuré par le Conseil constitutionnel".  Selon l'exécutif, une abrogation de la réforme coûterait plus de 15 milliards d'euros et serait donc contraire à la Constitution qui dispose qu'une proposition de loi ne doit pas créer de charge pour les finances publiques.

Les quatre groupes de la coalition de gauche Nupes ont promis d'utiliser "tous les moyens possibles" pour riposter au camp présidentiel.  Emmené par Marine Le Pen, le groupe d'extrême droite du Rassemblement national a, de son côté, prévu de soutenir le texte d'abrogation "face aux tentatives de sabordage de la macronie".  Quant au groupe Liot, il a écrit au chef de l'Etat pour lui demander "de laisser les députés voter et de respecter le fait démocratique".



Une nouvelle bataille s'est engagée en France à l'Assemblée nationale autour de la réforme relevant l'âge de la retraite à 64 ans, qu'une partie de l'opposition veut faire abroger moins de deux mois après son adoption controversée. Groupe d'élus indépendants plutôt classés au centre, les députés Liot ont déposé une proposition de loi visant à faire marche...