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Les agriculteurs du Akkar cessent de récolter les pommes de terre faute de bénéfices


Les agriculteurs du Akkar cessent de récolter les pommes de terre faute de bénéfices

Un agriculteur de la Békaa emballe des pommes de terre. Photo João Sousa

Les agriculteurs du Akkar ont cessé lundi de récolter les pommes de terre de la saison en cours pour protester contre les faibles bénéfices sur le marché libanais, rapporte notre correspondant dans la région, Michel Hallak.

Le président de l'Union des agriculteurs du Akkar, Abdel Hamid Sakr, a publié un communiqué lundi pour dénoncer les bénéfices minimes perçus par les producteurs libanais de pommes de terre. Une réalité que les agriculteurs attribuent aux importations bon marché en provenance d'Égypte et à la contrebande par voie terrestre en provenance de Syrie.

La récolte de pommes de terre au Liban s'étend d'avril à début juin chaque année. "Les prix de vente actuels fixés pour les produits ont entraîné des pertes énormes que les agriculteurs ne peuvent pas se permettre", déclare M. Sakr dans son communiqué. Il ajoute que les agriculteurs, les commerçants et d'autres travailleurs ont prévu de manifester mardi sur un marché de légumes du Akkar pour "exprimer et transmettre les demandes des agriculteurs au Premier ministre sortant Nagib Mikati et au ministre sortant de l'Agriculture, Abbas Hajj Hassan, qui portent l'entière responsabilité des pertes subies par les agriculteurs".

Des agriculteurs en train de récolter leur moisson dans le nord du Liban. Photo João Sousa

Un kilo de pommes de terre égyptiennes importées se vend 10.000 LL sur le marché local, alors que le coût de production des pommes de terre libanaises s'élève à 25.000 LL le kilo, ce qui signifie qu'elles sont vendues encore plus cher aux consommateurs. Compte tenu de cet écart, nombreux sont ceux qui se tournent vers les pommes de terre égyptiennes, moins chères.

Ibrahim Tarchichi, directeur de l'Association des agriculteurs de la Békaa, a déclaré à L'Orient Today que "l'approbation par le gouvernement libanais de l'entrée de deux navires égyptiens (...) transportant des pommes de terre et des oignons, a dépassé le délai stipulé dans l'accord commercial bilatéral entre les deux pays".

Selon le programme exécutif de 1998 visant à soutenir les échanges commerciaux entre le Liban et l'Égypte, les pommes de terre égyptiennes ne devraient être autorisées à entrer au Liban qu'entre début février et fin mars chaque année. "Or, l'expédition de pommes de terre égyptiennes a eu lieu en avril", a expliqué M. Tarchichi à L'Orient Today.

Il n'y a pas eu de récolte de pommes de terre dans la Békaa cette année, mais M. Tarchichi a déclaré que l'Association des agriculteurs de la Békaa reste préoccupée par la situation. Les facteurs qui affectent les moyens de subsistance d'un agriculteur au Liban se répercutent sur l'ensemble du secteur, a-t-il expliqué. "Aujourd'hui, c'est eux, mais demain, ce pourrait être nous", a déclaré M. Tarchichi, ajoutant que les agriculteurs de la Békaa "sont totalement solidaires des agriculteurs du Akkar".

Mikati et Hajj Hassan responsables

"Nous tenons l'État libanais, en la personne du ministre sortant de l'Agriculture, Abbas Hajj Hassan, et le Premier ministre sortant Nagib Mikati, entièrement responsables des pertes subies par les agriculteurs à la suite de décisions irresponsables qui prouvent qu'il existe des accords avec certains marchands", déclare l'Union des agriculteurs du Akkar dans un communiqué publié lundi.

Les agriculteurs du Akkar ont demandé que les services de sécurité libanais prennent "leurs responsabilités en empêchant la contrebande de pommes de terre par les frontières terrestres, ce qui contribue à inonder le marché local et à accroître les pertes des agriculteurs", poursuit le communiqué. "Nous exhortons tous les marchands et les agriculteurs à s'engager au cours des prochains jours, afin d'éviter l'exploitation par certains marchands monopolistiques avides", conclut la déclaration.

Lundi également, plusieurs cultivateurs de pommes de terre ont occupé la route entre le Liban et la Syrie au carrefour du marché aux légumes de Abdé, rapporte notre correspondant dans la région.

Les agriculteurs ont par ailleurs déclaré qu'ils refuseraient le passage à tout camion chargé de pommes de terre, et ont appelé les ministères concernés à essayer de mettre un terme à la contrebande de pommes de terre vers le Liban.

Les agriculteurs du Akkar ont cessé lundi de récolter les pommes de terre de la saison en cours pour protester contre les faibles bénéfices sur le marché libanais, rapporte notre correspondant dans la région, Michel Hallak.Le président de l'Union des agriculteurs du Akkar, Abdel Hamid Sakr, a publié un communiqué lundi pour dénoncer les bénéfices minimes perçus par les producteurs...