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Dernières Infos - Présidentielle au Liban

Frangié est "ouvert au dialogue avec tout le monde", affirme Bou Saab

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Le chef des Marada et candidat à la présidentielle libanaise Sleiman Frangié (d) avec le vice-président du Parlement Elias Bou Saab à Bnecheï, dans la région de Zghorta, le 5 mai 2023. Photo envoyée par notre correspondant Michel Hallak

Le vice-président du Parlement Elias Bou Saab a affirmé vendredi que le candidat à la présidence du Liban Sleiman Frangié "est ouvert à un dialogue avec toutes les parties", à l'issue d'un entretien avec lui à Bnecheï, une localité située près de Zghorta, fief du chef des Marada. Ouvertement soutenu par le tandem chiite Amal-Hezbollah, Sleiman Frangié est loin de faire l'unanimité dans la classe politique libanaise, notamment auprès des partis chrétiens.

"J'ai trouvé chez Sleiman Frangié une grande ouverture afin d'arriver à un dialogue et une entente avec toutes les parties, d'autant que c'est le seul moyen de pousser tous les protagonistes à discuter des valeurs que chacun d'eux défend", a affirmé M. Bou Saab à l'issue de l'entrevue. "Tant qu'il n'y a pas de conditions préalables de la part des différents acteurs – et c'est ce que j'ai constaté lors de ma tournée – il est possible d'établir des passerelles" a poursuivi le numéro deux du Parlement, qui effectue une tournée auprès des différentes formations politiques libanaises sur la présidentielle. L'élection piétine alors que le Liban est toujours sans président depuis octobre 2022. Elias Bou Saab a conclu en affirmant que l'entretien avec M. Frangié était "positif" et que ce-dernier "est ouvert à tous, sans conditions préalables". 

Plus tôt dans la journée, le chef du groupe parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad a une nouvelle fois appelé au dialogue pour s'entendre sur le futur chef de l'Etat. "Venez que l'on s'entende pour choisir le président le plus convenable à cette étape qui suppose de préserver les intérêts de tous", a-t-il dit.

Dans le même temps, une délégation de députés européens centristes du groupe Renew Europe a effectué une tournée auprès de diverses formations politiques libanaises, notamment les Kataëb, le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et quelques députés du groupe du Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt. Cette délégation comprenait notamment Christophe Grudler député européen chargé du dossier libanais.

Dans un communiqué publié vendredi, les Kataëb indiquent avoir discuté du dossier présidentiel. Selon un communiqué du parti, la délégation européenne a affirmé la nécessité "d'effectuer une percée" sur le sujet "sans imposer le candidat d'un camp à l'autre camp". Toujours selon les Kataëb, la délégation a aussi affirmé que "le prochain président doit être libre et indépendant vis-à-vis de tout camp". Ont participé à la réunion des députés indépendants comme Neemat Frem, ainsi que ceux de la contestation populaire Waddah Sadek et Marc Daou, ainsi que l'ex-ministre Ziyad Baroud.

Quant au CPL, il a affirmé devant la délégation européenne, dans un texte publié sur le site du parti, que "le différend n'est pas personnel avec un quelconque candidat" insistant sur l'importance "d'obtenir une représentation équilibrée, notamment chez les chrétiens". La délégation a également rencontré deux députés du bloc du PSP de Walid Joumblatt, Bilal Abdallah et Raji Saad, qui ont tous deux "appelé à accélérer l'élection présidentielle par une entente interne libanaise, profitant du climat arabe, régional et international". En soirée, cette même délégation s'est entretenue avec le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun.

Les tractations autour de la présidentielle ont repris, notamment avec la tournée cette semaine de l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, auprès des principales formations politiques. Il s'est entretenu jeudi avec le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké et vendredi avec l'ex-Premier ministre Tammam Salam.

Nombre d'observateurs estiment que la France fait la promotion d’un troc entre l’élection du chef des Marada à la présidence de la République et la nomination de Nawaf Salam, ancien ambassadeur du Liban à l’ONU et actuel juge à la Cour internationale de justice, pour former le premier gouvernement du prochain mandat. Ces informations ont été démenties par Paris, dont la diplomatie a affirmé mercredi dernier "ne pas avoir de candidat au Liban". Selon certains observateurs, l'Arabie saoudite serait opposée à une candidature de Sleiman Frangié. Mais à son retour au Liban, Walid Boukhari a clairement fait savoir que le royaume ne s'ingère pas dans une "affaire souveraine libanaise" et qu'il soutiendra tout président qui sera le fruit d'une entente locale.

Le vice-président du Parlement Elias Bou Saab a affirmé vendredi que le candidat à la présidence du Liban Sleiman Frangié "est ouvert à un dialogue avec toutes les parties", à l'issue d'un entretien avec lui à Bnecheï, une localité située près de Zghorta, fief du chef des Marada. Ouvertement soutenu par le tandem chiite Amal-Hezbollah, Sleiman Frangié est loin de faire l'unanimité...