Le pape François s'est envolé vendredi pour une visite de trois jours en Hongrie où il rencontrera le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, avec la guerre en Ukraine et la thématique migratoire pour toile de fond.
Le jésuite argentin, 86 ans, a quitté Rome peu après 08H20 et est attendu à 10H00 (08H00 GMT) dans la capitale Budapest. Il y passera la totalité de son séjour en raison de sa santé fragile, qui sera observée de près, un mois après son hospitalisation.
Le pape avait déjà fait une escale de sept heures à Budapest en septembre 2021, durant laquelle il avait promis de revenir dans ce pays d'Europe centrale de 9,7 millions d'habitants dont quelque 39% de catholiques, selon les derniers chiffres qui remontent à 2011.
Dans la matinée, Jorge Bergoglio sera reçu au palais présidentiel par la présidente Katalin Novak --qui a confié aux médias avoir appris l'espagnol pour pouvoir converser avec lui-- puis rencontrera Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010.
Malgré des visions communes - notamment sur la famille - les positions des deux hommes divergent sur de nombreux sujets. M. Orban a à coeur de promouvoir une "civilisation chrétienne" mise à mal par des décennies de communisme, justifiant ainsi une politique anti-migrants maintes fois décriée.
Fervent défenseur des droits des réfugiés, le pape, lui, ne cesse de plaider pour un accueil bienveillant et une juste répartition au sein de l'Union européenne.
Conscient de ce jeu diplomatique délicat, François a pris le soin de se présenter en "ami et frère de tous" tandis que les autorités ont insisté sur le caractère spirituel de cette visite, assurant qu'il ne s'agissait pas d'un "événement politique".
A la mi-journée, le pape prononcera un premier discours très attendu devant les autorités et le corps diplomatique. Il pourrait renouveler ses innombrables appels à la paix en Ukraine voisine, un conflit qui devrait s'imposer comme le thème majeur de sa visite.
"Beaucoup de force"
Si le pape condamne l'"agression" de l'Ukraine "martyrisée", Viktor Orban, lui, est soucieux de maintenir des liens avec Moscou, se garde de critiquer le président russe Vladimir Poutine et refuse d'envoyer des armes à Kiev.
Selon Zoltan Kiszelly, directeur du groupe de réflexion pro-gouvernement Szazadveg, le Premier ministre hongrois prendra toutefois soin "d'insister sur les visions communes" et pourrait "tirer profit de cette visite sur le plan intérieur".
Vendredi après-midi, le pape rencontrera le clergé local à la basilique Saint-Etienne, devant laquelle des écrans géants et des chaises ont été installés, tandis qu'un important dispositif de sécurité a été déployé dans la ville de 1,7 million d'habitants traversée par le Danube.
"C'est merveilleux que le pape revienne en Hongrie si peu de temps après son dernier voyage", a confié à l'AFP Annamaria Szentesi, une Hongroise de 32 ans. "J'espère que son message principal sera celui de la paix dans le monde, ses paroles ont beaucoup de force".
Pour son 41e voyage international depuis son élection en 2013, l'évêque de Rome rencontrera également des personnes pauvres, des jeunes, des représentants du secteur universitaire et culturel et présidera dimanche une messe en plein air.
Malgré son âge avancé et ses douleurs au genou l'obligeant à se déplacer avec une canne ou en fauteuil roulant, le chef de l'Eglise catholique continue de voyager. Il est le deuxième pape à se rendre en Hongrie, après les visites de Jean Paul II en 1991 et 1996.
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