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L'aide publique au développement atteint un niveau record avec la guerre en Ukraine

L'aide publique au développement atteint un niveau record avec la guerre en Ukraine

Le logo de l'OCDE devant le siège de l'organisaton internationale à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 29 mai 2013 Photo Eric Piermont/AFP

A situation exceptionnelle, soutien exceptionnel: l'aide publique au développement s'est envolée à un record de 204 milliards de dollars dans le monde l'an dernier, rendue nécessaire par la guerre en Ukraine, qui a vu monter en flèche les dépenses vers Kiev, et l'accueil des réfugiés, d'après un rapport de l'OCDE.

Il s'agit de la quatrième année consécutive de progression de l'aide publique au développement et l'augmentation de 13,6% enregistrée en 2022 est l'une des plus fortes hausses sur une année dans l'histoire, a annoncé mercredi l'organisation internationale basée à Paris. Son Comité d'aide au développement rassemble les principaux fournisseurs d'assistance financière dans le monde, à l'instar des Etats-Unis, de l'Union européenne et du Japon.

"Cette hausse en 2022 est principalement due à une forte augmentation des dépenses liées au traitement et à l'accueil des réfugiés" au sein des pays donneurs, a expliqué le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Mathias Cormann, au cours d'une conférence de presse mercredi. Cette aide envers les réfugiés a plus que doublé sur un an, passant de 12,8 milliards de dollars en 2021 à 29,3 milliards en 2022. Elle représente désormais 14,4% du montant total de l'aide au développement.

Hors de ce pan de l'aide internationale, la progression de l'assistance des Etats est de 4,6%, indique l'OCDE. Le soutien à l'Ukraine, en guerre depuis février 2022, est l'autre motif de l'envolée des statistiques, écrit par ailleurs l'organisation dans son rapport annuel, l'aide financière à Kiev étant passée de 918 millions à 16,1 milliards de dollars.

Reconstruction de l'Ukraine

Les financements internationaux, publics comme privés, s'annoncent titanesques dans les années à venir pour l'Ukraine. La Banque mondiale a récemment chiffré à 411 milliards de dollars le coût de la reconstruction du pays, alors que la guerre n'est pas encore terminée. En 2022, les États-Unis sont restés le principal fournisseur d'aide au développement avec 55,3 milliards de dollars, soit un quart de l'aide totale, devant l'Allemagne (35 milliards), le Japon (17,5 milliards) et la France (15,9 milliards) qui a dépassé le Royaume-Uni. La progression de 12,5% du soutien français d'une année sur l'autre provient surtout d'un "fort accroissement de son aide à destination de l'Afrique subsaharienne et du coût des réfugiés sur son territoire", note l'OCDE.

"Nous avons amorcé un changement de logique, pour acter la fin d'une politique de transferts financiers automatiques et passer à une politique d'investissement solidaire plus ciblée", a réagi dans une déclaration transmise à l'AFP la secrétaire d'Etat chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, se félicitant du dépassement par la France cette année de l'objectif de 0,55% du revenu national brut (RNB) consacré à l'aide au développement.

"Si l'on ajoute les bourses et frais d'études des étudiants étrangers, 15% de ce qu'elle (la France) reporte en aide n'a pas dépassé ses frontières", a toutefois critiqué Louis-Nicolas Jandeaux, expert financement du développement au sein de l'ONG Oxfam, dans un communiqué mercredi. Ces "décisions privent les populations les plus pauvres du monde d'un soutien financier nécessaire en cette période de crises multiples", déplore-t-il.

Alors que l'aide à l'Ukraine s'est envolée, celle consacrée à l'Afrique a justement été revue en baisse l'an dernier par l'ensemble des pays développés, montre le rapport de l'OCDE. Totalisant 29 milliards de dollars, elle chute de 7%, et même de 7,8% pour l'Afrique subsaharienne.

"Si l'accueil des réfugiés sur notre territoire est un impératif moral absolu, celui-ci ne devrait pas se faire au détriment des populations les plus pauvres du monde", a réagi Maé Kurkjian, responsable plaidoyer au sein de l'ONG ONE, en rappelant la "convergence de crises alimentaire, climatique et économique sans précédent" dans ces pays.

Dans l'ensemble, le soutien financier des pays membres du Comité d'aide au développement a atteint 0,36% du revenu national brut, loin de l'objectif des Nations unies d'y consacrer 0,7%. L'OCDE affirme toutefois que ce pourcentage représente le niveau le plus élevé enregistré par le Comité en 40 ans, et une hausse par rapport à 2021.

A situation exceptionnelle, soutien exceptionnel: l'aide publique au développement s'est envolée à un record de 204 milliards de dollars dans le monde l'an dernier, rendue nécessaire par la guerre en Ukraine, qui a vu monter en flèche les dépenses vers Kiev, et l'accueil des réfugiés, d'après un rapport de l'OCDE.Il s'agit de la quatrième année consécutive de progression de l'aide...