Le député Kataeb Salim Sayegh a proposé, mardi, à la Chambre de former une commission d'enquête parlementaire au sujet de l'annonce faite le 20 mars par le ministre sortant des Travaux publics et des Transports Ali Hamiyé, affilié au Hezbollah, sur l’ouverture à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) en mars 2027 d’un second terminal pouvant accueillir 3,5 millions de voyageurs par an.
Conformément à l'article 139 du règlement intérieur du Parlement, M. Sayegh a demandé au président de la Chambre, Nabih Berry, que sa demande soit soumise lors la première session de l'Assemblée générale.
"Le journalisme d'investigation au Liban a abordé le sujet de l'attribution de la construction d'un nouveau bâtiment à l'aéroport international Rafic Hariri et a fait des révélations, en se basant sur des données, attirant notre attention, en tant que députés, sur ce sujet", a déclaré l'élu, lors d'une conférence de presse.
Sans nommer le ministre des Transports, M. Sayegh lui a adressé une série de critiques. "Nous estimons que cette affaire devrait faire l'objet d'une enquête judiciaire, et les députés doivent jouer leur rôle, même si le responsable a fait marche arrière concernant son erreur. Cela n'annule pas l'intention criminelle à la base, car il a commis cela de manière préméditée (...)", a lancé le député Kataëb.
M. Sayegh a également appelé "tous les organes administratifs et autres à communiquer directement avec les députés afin qu’ils puissent jouer leur rôle de surveillance".
Il a ajouté : "Nous présentons aujourd'hui une proposition de création d'une commission d'enquête parlementaire car le respect de la loi et des organismes de contrôle est un devoir. Nous allons surveiller tout recours à l'Autorité des marchés publics", a-t-il prévenu.
Construit en 1998, l’actuel et unique terminal de l’aéroport international de Beyrouth peut accueillir 6 millions de voyageurs par an. Une capacité dépassée depuis 2013, selon les chiffres de l’aéroport.
Le 20 mars, le ministre sortant des Transports avait annoncé depuis le Grand Sérail, en compagnie du Premier ministre sortant Nagib Mikati et du ministre d’État irlandais James Browne, un projet de construction d'un nouveau terminal à l'AIB en mars 2027, pou un coût évalué à 122 millions de dollars.
Le montant de ce projet, dans un Liban en pleine crise, et le fait qu'il n'ait pas fait l'objet d'un appel d'offres de la part des autorités libanaises, comme cela est prévu par la loi, a été vivement critiqué par certaines formations politiques et une partie de l'opinion publique.
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