
Le président du Parlement libanais Nabih Berry, le 3 novembre 2023. Photo d'archives tirée du compte Flickr du Parlement libanais
Le président du Parlement libanais Nabih Berry a exprimé mercredi sa crainte d'un "prolongement de la vacance présidentielle", mettant en garde contre des "répercussions catastrophiques" alors que le pays, confronté à une double vacance à l'Exécutif depuis bientôt cinq mois, continue de s'enliser dans une crise économique sans précédent.
Au cours d'une réunion à Aïn el-Tiné, le chef du Législatif a espéré que le Parlement pourra "élire un président prochainement", estimant qu'il s'agit "de la clé qui pavera la voie au sauvetage". "Ce qui est requis, c'est que tout le monde réalise que nous n'avons pas le luxe de perdre du temps au vu de la détérioration de la situation financière, économique et sociale, notamment après que le taux de change de la livre a dépassé les 100.000 LL pour un dollar", a-t-il souligné. Avant de poursuivre : "Je ne vous cache pas ma crainte que la vacance présidentielle se prolonge et que le blocage du travail des institutions n'ait des répercussions catastrophiques auxquelles personne n'échappera, même les auteurs du blocage".
Ses propos interviennent alors que les députés libanais ont échoué, à l'issue de onze séances parlementaires depuis septembre dernier, à élire un nouveau chef de l'État, faute d'accord politique. Chacune de ces séances était marquée par le départ de députés du tandem chiite Amal-Hezbollah après un premier tour de vote, qui faisait perdre le quorum. Depuis la onzième réunion, le 12 janvier, Nabih Berry n'a plus convoqué de nouvelle séance électorale.
La semaine dernière, le tandem chiite Amal-Hezbollah a officialisé son soutien au leader chrétien du Liban-Nord Sleiman Frangié, connu pour sa proximité avec le régime syrien, mais qui ne bénéficie pas du soutien des principaux groupes chrétiens sur la scène locale, à savoir les Forces libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL). Les groupes de l'opposition, dont certains sont proches de l'Arabie saoudite, soutiennent le député de Zghorta et candidat officiel à la présidentielle Michel Moawad. Certains affirment être ouverts à d'autres candidats de compromis.
Revenant par ailleurs sur l'accord irano-saoudien conclu vendredi dernier, Nabih Berry a estimé qu'il aura des répercussions "positives sur toute la région".
Téhéran et Riyad ont annoncé avoir convenu, dans le cadre d'un accord signé sous l'égide de la Chine, de rétablir leurs relations diplomatiques et de rouvrir leurs ambassades respectives dans les deux prochains mois. Les relations entre les deux poids lourds de la région avaient été rompues en 2016, après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants en Iran, à la suite de l'exécution d'un dignitaire chiite dans le royaume wahhabite. Selon certains observateurs, ce rapprochement pourrait significativement influencer l’issue de l’élection présidentielle au Liban.
Le président du Parlement libanais Nabih Berry a exprimé mercredi sa crainte d'un "prolongement de la vacance présidentielle", mettant en garde contre des "répercussions catastrophiques" alors que le pays, confronté à une double vacance à l'Exécutif depuis bientôt cinq mois, continue de s'enliser dans une crise économique sans précédent.Au cours d'une réunion à Aïn el-Tiné, le...
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