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Violences sexuelles dans l'Eglise : l'enquête visant le cardinal Ricard classée pour prescription


Violences sexuelles dans l'Eglise : l'enquête visant le cardinal Ricard classée pour prescription

L'ancien archevêque de Bordeaux Jean-Pierre Ricard lors d'une messe à Bordeaux, le 14 avril 2017. Photo d'archives MEHDI FEDOUACH / AFP

L'enquête pour "agression sexuelle aggravée" visant le cardinal français Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, a été classée sans suite pour prescription, a annoncé samedi la justice, provoquant la colère d'une association de victimes.

"La procédure a été classée pour cause de prescription", a indiqué à l'AFP la procureure de la République de Marseille (sud-est), Dominique Laurens. Les faits reprochés remontaient à la fin des années 1980.

Mgr Ricard, 78 ans, avait été placé en garde à vue le 2 février. Devant les enquêteurs, il a reconnu avoir "embrassé" une jeune fille, qui était "dans son souvenir âgée de 13 ans, l'avoir enlacée et caressée par-dessus les vêtements" mais "il n'y a pas eu de rapport sexuel", a précisé le parquet de Marseille. Lors de cette garde à vue, il "a demandé pardon" à sa victime, à qui il a été confronté.

Ces faits auraient perduré dans le temps, trois ans selon la victime qui avait finalement déposé plainte. Ils se sont déroulés lorsque Jean-Pierre Ricard était en poste à Marseille et ont cessé après son changement de paroisse. Le 8 novembre, le parquet de Marseille avait ouvert une enquête préliminaire visant Mgr Ricard qui, la veille, avait avoué dans une lettre à la hiérarchie catholique avoir eu un comportement "répréhensible" envers une adolescente il y a 35 ans. Le 11 novembre, le Vatican avait à son tour annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire.

Les déclarations de cet ex-archevêque de Bordeaux de 2001 à 2019, président de la Conférence des évêques de France (CEF) de 2001 à 2007, qui avait été nommé cardinal en 2006 par Benoît XVI et qui était en retraite depuis 2019 avaient provoqué un nouveau séisme dans l'Eglise de France.

Ces révélations étaient intervenues un peu plus d'un an après la publication du rapport choc estimant à environ 330.000 le nombre de victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l'Eglise de France depuis 1950. A son issue, l'épiscopat avait reconnu sa "responsabilité institutionnelle" dans ces violences. L'association Be Brave a dénoncé une "mascarade" et un "simulacre" de justice.

"Un an après le rapport Sauvé, rien n'a changé. Nous exigeons des vastes enquêtes judiciaire et parlementaire sur les faits de pédocriminalité commis par des représentants de l'Eglise", a demandé l'association dans un communiqué, réclamant "l'imprescriptibilité pour tous les faits de pédocriminalité".

Une demande partagée par le sénateur Xavier Iacovelli (majorité présidentielle), qui a estimé sur Twitter qu'il n'était "plus concevable d'avoir ce délai de prescription qui empêche de juger des prédateurs sexuels. La justice doit aussi permettre aux victimes de se reconstruire".

L'enquête pour "agression sexuelle aggravée" visant le cardinal français Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, a été classée sans suite pour prescription, a annoncé samedi la justice, provoquant la colère d'une association de victimes.
"La procédure a été classée pour cause de prescription", a indiqué à l'AFP la procureure de la...