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Wagner critique l'armée russe et voit Bakhmout résister jusqu'au printemps

Wagner critique l'armée russe et voit Bakhmout résister jusqu'au printemps

Des membres du groupe paramilitaire Wagner à Saint-Pétersbourg en Russie, le 4 novembre 2022. Photo Igor Russak/Reuters

Le patron des paramilitaires russes de Wagner a jugé que Bakhmout, épicentre des combats dans l'Est ukrainien, ne tomberait pas avant "mars ou avril", s'en prenant à la "monstrueuse bureaucratie militaire" qui freine selon lui l'offensive en Ukraine.

Ses propos interviennent alors que Moscou est en quête d'une victoire à quelques jours du premier anniversaire de son invasion le 24 février et que la Russie a intensifié ces dernières semaines son assaut dans l'Est.

"Je pense que c'est mars ou avril. Pour prendre Bakhmout, il faut couper toutes les routes d'approvisionnement", a dit Evguéni Prigojine, fondateur de Wagner, dans une vidéo publiée dans la nuit de mercredi à jeudi sur Telegram. "Je pense qu'on aurait pris Bakhmout s'il n'y avait pas cette monstrueuse bureaucratie militaire, et si on ne nous mettait pas des bâtons dans les roues tous les jours", a fustigé M. Prigojine dans une autre vidéo.

Selon lui, le fait que Wagner ne puisse plus recruter de prisonniers en échange d'une amnistie constitue une "saignée" pour son organisation : "A un moment donné, le nombre des unités va baisser et en conséquence le volume des tâches qu'on veut exécuter" aussi. L'organisation paramilitaire privée Wagner est en tête de l'offensive contre Bakhmout depuis l'été au prix de pertes très importantes. Elle a recruté en grand nombre des détenus pour aller combattre en Ukraine.

M. Prigojine, qui ne cache plus être en conflit avec la hiérarchie militaire russe, avait annoncé le 9 février que ce recrutement avait cessé. Autrefois discret, il a longtemps été un allié invisible du Kremlin dont il exécutait certaines des basses oeuvres.

Bakhmout, un symbole

Les combats dans les environs de Bakhmout ont redoublé depuis la fin 2022 mais les avancées russes restent réduites malgré la prise de plusieurs localités en janvier et février.

Les experts s'interrogent sur la réelle importance stratégique de cette ville de 70.000 habitants avant la guerre, qui est devenue un symbole pour les deux camps. Pour Kiev il s'agit d'une "forteresse" tandis que Moscou vise une victoire après ses déboires militaires durant l'automne qui ont conduit à la mobilisation de centaines de milliers de réservistes sur le front.

A Tchassiv Iar, ville toute proche, le son des tirs d'artillerie est constant, poussant à la fuite nombre d'habitants. Vassyl Slaboun, 62 ans, ne prend que deux sacs à dos pour partir, à bord d'un minibus blanc : "Mes nerfs sont à vif !". "Je reviendrai quand l'armée ukrainienne aura gagné", assure-t-il. "Je suis né ici et toute ma famille est enterrée ici".

La Russie continue en parallèle sa campagne de bombardements des infrastructures de son voisin, lançant une fois encore dans la nuit de mercredi à jeudi missiles et drones sur l'Ukraine.

"Malheureusement, il y a eu des impacts dans le nord et l'ouest, ainsi que dans les régions de Dnipropetrovsk et Kirovograd", a indiqué sur Telegram le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak.

Au moins une personne, une femme de 79 ans, a été tuée. L'intensification des combats dans l'est intervient alors que l'Ukraine s'apprête à marquer le 24 février le premier anniversaire de l'offensive russe et que Moscou est suspecté de préparer un nouvel assaut d'ampleur.

Illustration de ses difficultés sur le front, le Kremlin a changé à plusieurs reprises de commandant des opérations militaires en un an. Depuis janvier, c'est le général Valéri Guerassimov, chef d'état-major des armées, qui commande les troupes.

Bélarus en retrait

Le président russe Vladimir Poutine doit prononcer un important discours le 21 février. De leur côté, les Occidentaux devraient livrer dans les semaines à venir à l'Ukraine chars, blindés et missiles de longue portée, autant d'armements qui risquent d'accroître encore les problèmes de l'armée russe.

Kiev reçoit jeudi pour la première fois depuis le début du conflit la visite du chef de la diplomatie israélienne Eli Cohen. Jusque-là, Israël a cherché à rester neutre, refusant de livrer des armes aux Ukrainiens, mais début février le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait dit envisager une aide militaire.

Seul allié européen de la Russie, le président du Bélarus a déclaré jeudi que son pays ne se joindrait à l'offensive russe que s'il était directement attaqué, alors que les spéculations vont bon train depuis des mois sur ce sujet.

"Je suis prêt à combattre avec les Russes depuis le territoire du Bélarus uniquement dans un cas : si ne serait-ce qu'un soldat arrive de là-bas (de l'Ukraine) avec une arme sur notre territoire pour tuer nos gens", a-t-il dit lors d'une rare rencontre avec des médias étrangers à Minsk.

Le patron des paramilitaires russes de Wagner a jugé que Bakhmout, épicentre des combats dans l'Est ukrainien, ne tomberait pas avant "mars ou avril", s'en prenant à la "monstrueuse bureaucratie militaire" qui freine selon lui l'offensive en Ukraine.Ses propos interviennent alors que Moscou est en quête d'une victoire à quelques jours du premier anniversaire de son invasion le 24 février et...