
Le patriarche maronite Béchara Raï. Photo ANI
Le patriarche maronite Béchara al-Rai a affirmé dimanche que la responsabilité d'élire un nouveau président, traditionnellement maronite, n'incombait pas seulement aux dirigeants chrétiens. Les propos du prélat interviennent alors que le Liban est sans président depuis le 31 octobre, date à laquelle le mandat de Michel Aoun avait pris fin.
Lors de son sermon dominical, le cardinal a déclaré : "Si le président est maronite, ses électeurs ne sont pas tous chrétiens, et si une partie de la responsabilité incombe aux dirigeants chrétiens, la grande responsabilité incombe aussi aux autres". Le Parlement libanais qui élit le président est divisé à parts égales entre députés musulmans et chrétiens. Jusqu'à présent, il s'est réuni 11 fois pour tenter d'élire un chef de l'État, mais n'a pas encore réussi à le faire, faute d'accord politique comme cela est de coutume. Samedi, 46 députés libanais ont déclaré qu'ils boycotteraient toutes les sessions législatives à venir en raison de la vacance présidentielle.
Béchara Raï s'est ensuite adressé aux responsables politiques libanais en ces termes : "Qu'en est-il de votre devoir constitutionnel d'élire un président ? Qu'en est-il de la mise en œuvre des réformes exigées au niveau international ? Qu'en est-il des ingérences dans le système judiciaire qui entravent la poursuite de l'enquête sur l'explosion au port (le 4 août 2020) ? Qu'en est-il des réformes exigées par le Fonds monétaire international, de l'État de droit et de la propagation des armes illégales ?"
Le Liban n'a pas encore mis en œuvre les réformes exigées par le FMI en échange d'un prêt de 3 milliards de dollars, qui contribuerait aussi à débloquer une aide financière de la communauté internationale. La population libanaise quant à elle continue de subir une crise économique sans précédent qui a vu la monnaie nationale perdre plus de 97% de sa valeur en trois ans.
Mgr Audi pour un plan global
Allant dans le même sens, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, a de nouveau insisté sur la nécessité de mettre un terme à la vacance présidentielle ainsi qu'au niveau du gouvernement actuel, chargé seulement d'expédier les affaires courantes depuis mai 2022.
"Les responsables ne doivent-ils pas réévaluer leurs comportements et leurs prises de position et œuvrer pour construire un État à même d’accueillir et de protéger son peuple ?", s'est il interrogé dans son homélie dominicale. Il a ainsi rappelé que "la construction de l'État commence par l'élection d'un président et la formation d’un gouvernement qui œuvre avec acharnement pour le fonctionnement des administrations étatiques suivant un plan global de sauvetage et de réformes". "S'ils ne sont pas capables de le faire, qu'ils laissent la place à ceux qui en sont capables", a-t-il ajouté.
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