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Culture

La « plus grande supercherie littéraire » du XXe siècle

Émile Ajar et Romain Gary sont un « seul et même écrivain » : le 30 juin 1981, le « neveu » de Romain Gary, Paul Pavlowitch, met fin, dans des révélations à l’AFP, à « la plus grande supercherie littéraire » du XXe siècle.

Deux jours avant la parution de son livre L’Homme que l’on croyait (Fayard), il décide de dévoiler le pacte secret avec son oncle dans un communiqué à l’AFP.

« En accord avec sa volonté, explique alors Paul Pavlowitch, je me dois de faire la déclaration suivante : fin 1972, Romain Gary me dit qu’il avait l’intention d’écrire autre chose sous un autre nom parce que – insista-t-il – je n’ai plus la liberté nécessaire. »

Six mois s’étaient écoulés depuis la mort de Romain Gary, le 2 décembre 1980, « un suicide à la Hemingway », rappelle l’AFP dans sa dépêche.

Pavlowitch explique avoir « accepté de lui servir de “bouclier”, et “bouc émissaire” à la critique et aux photographes ».

Selon l’accord, raconte l’AFP, « Romain Gary devenait “nègre” de Pavlowitch, alias Émile Ajar, écrivain génial à l’âme torturée ».

Sous ce pseudonyme, qui intrigue encore, Romain Gary écrira Gros-Câlin (1974), La Vie devant soi (1975, prix Goncourt), Pseudo (1976) et L’Angoisse du roi Salomon (1979).

« Ni son éditeur, Claude Gallimard, ni celui d’Émile Ajar, Simone Gallimard, ne savaient qui écrivait sous ce nom et ils l’ignoreront jusqu’à sa mort », certifie alors Paul Pavlowitch.

« Pour ce qui me concernait, ajoute-t-il, nul ne connaissait mon identité civile personnelle, je donnais une interview pour asseoir le personnage. Puis, reconnu, je dus en donner d’autres. »

Paul Pavlowtich estime que la mort de Romain Gary le délie de sa promesse de garder le secret.

Pourquoi révèle-t-il le pot aux roses à l’AFP et non à Bernard Pivot, qui l’a invité le 3 juillet sur le plateau de son émission littéraire Apostrophes ?

Plus de vingt ans après les faits, il a expliqué mercredi à l’AFP qu’il fallait exonérer l’éditeur Gallimard.

« J’ai suivi le conseil de Claude Durand », le patron de Fayard, éditeur de son livre. Il s’inquiétait de la réaction d’avocats « qui vont te faire la peau si tu n’écris pas un message à l’AFP expliquant que Romain Gary était l’auteur des romans d’Émile Ajar, que les éditions Gallimard n’y étaient pour rien, elles étaient blanc bleu ».

Émile Ajar et Romain Gary sont un « seul et même écrivain » : le 30 juin 1981, le « neveu » de Romain Gary, Paul Pavlowitch, met fin, dans des révélations à l’AFP, à « la plus grande supercherie littéraire » du XXe siècle. Deux jours avant la parution de son livre L’Homme que l’on croyait (Fayard), il décide de dévoiler le pacte secret...

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