Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad (Nabatiyé), a exprimé jeudi la "détermination" de son parti à poursuivre les relations avec le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) à l'issue d'une visite à l'ancien président et fondateur du CPL Michel Aoun à Rabieh.
Dans un point de presse jeudi, M. Raad a déclaré que le Hezbollah "est déterminé à poursuivre cette relation spéciale avec le CPL, conformément à l'éthique promue par Michel Aoun, qui est basée sur l'honnêteté, la transparence et le courage dans l'approche des différences, loin de l'agitation et du bruit".
La visite de M. Raad, qui était accompagné de plusieurs députés du Hezbollah, est la première depuis que Michel Aoun a quitté ses fonctions, le 31 octobre dernier. Le CPL est actuellement dirigé par le gendre de M. Aoun, Gebran Bassil.
Cette visite intervient également à quelques jours de l'anniversaire de l'accord de Mar Mikhael, conclu en 2006 entre le Hezbollah et le CPL, et qui a servi de modèle à leur alliance parfois fragile. Cet accord, qui, selon M. Raad, "n'a pas été apprécié par certains", a néanmoins "renforcé l'unité nationale et protégé la paix civile."
Les relations entre le CPL et le Hezbollah ont connu des hauts et des bas ces derniers mois dans un contexte de vide présidentiel au Liban. Le pays est sans chef de l'Etat depuis l'expiration du mandat de M. Aoun. Le Parlement n'a toujours pas réussi à élire un nouveau président, faute de consensus politique.
Les tensions ont surtout été attisées entre les deux partis après que le Hezbollah a décidé de participer à une session du cabinet sortant boycottée par les ministres du CPL. Le parti aouniste accuse le Premier ministre sortant Nagib Mikati de s'arroger certains prérogatives présidentielles dans un contexte de vide exécutif, alors que la présidence revient traditionnellement à un membre de la communauté maronite.
Les tensions sont également liées au soutien du Hezbollah à la candidature du leader du mouvement Marada, Sleiman Frangié, à la présidence, ce dernier étant le rival politique de Gebran Bassil.
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