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Lifestyle - Variétés

Il y a 40 ans, Madonna déboule et U2 détonne

En 2023, on fête les 40 ans de morceaux-déclics pour des artistes : « Holiday » marque l’arrivée d’une certaine Madonna, tandis que « Sunday Bloody Sunday » plonge U2 entre succès commercial et tensions politiques irlandaises.

Il y a 40 ans, Madonna déboule et U2 détonne

En novembre 2012, Madonna sur scène durant la tournée « MDNA » à Madison Square Garden à New York. Taylor Hill/Getty Images North America/AFP

Pour Sunday Bloody Sunday, Bono, leader de U2, rend hommage à son batteur Larry Mullen dans son autobiographie Surrender. Le roulement martial de batterie ouvre idéalement ce morceau évoquant le Dimanche sanglant, un des jours les plus sombres du conflit nord-irlandais. Le dimanche 30 janvier 1972, à Londonderry (les habitants préfèrent dire Derry, Londonderry étant synonyme de domination britannique), des parachutistes britanniques ouvrent le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant 13 morts. Décédé plus tard d’une autre cause, selon l’enquête officielle, un blessé ce jour-là est considéré par les familles comme le 14e mort du Bloody Sunday. Ce titre vaut des menaces au groupe irlandais, venues « des gens des deux côtés du fossé sectaire », mentionne Bono. Mais ce hit, sur le 3e album War, fait surtout de U2 une machine à remplir les stades.

Madonna, « qu’on ne voit pas arriver »

En 1983 paraît l’album Madonna d’une inconnue du même nom, avec un premier tube Holiday. « On voit arriver cette chanteuse... qu’on ne voit pas arriver, peu de gens imaginent ce qu’elle va devenir », expose à l’AFP Éric Jean-Jean, animateur de Bonus Track, émission sur les coulisses des chansons sur la radio RTL. L’histoire est en marche. « Elle a déjà les crocs, sait ce qu’elle veut », résume le coauteur du livre 60 ans de musique pop. À l’époque, comme le dit Éric Jean-Jean, Madonna « ne maîtrise rien sur la production ». En 1984, elle choisira Nile Rodgers, guitariste de Chic, pour produire son deuxième album, Like a Virgin, celui de l’explosion internationale. Rodgers, pas choisi au hasard, vient de produire Let’s Dance de David Bowie.

Le 2 mars 1988, le groupe irlandais U2, de gauche à droite : le guitariste The Edge, le bassiste Adam Clayton, le batteur Larry Mullen Junior et le chanteur Bono, vient de remporter le Grammy Award du meilleur groupe de rock et le meilleur album de l’année au 30e Grammy Awards à New York. Maria R. Bastone/AFP

Bowie danse enfin au son du succès

« Il comptait sur moi pour lui faire un son susceptible de plaire au plus grand nombre », raconte Rodgers au sujet de sa rencontre avec Bowie dans un bar de New York dans David Bowie : Rainbowman, ouvrage de référence de Jérôme Soligny. Avec Let’s Dance, album porté par la chanson du même nom, « Bowie, qui avait un public resserré, se retrouve dans la tourmente d’un énorme succès, avec des fans de la première heure qui lui reprochent d’être devenu grand public », développe Éric Jean-Jean. Quand Bowie fait entendre pour la première fois la chanson Let’s Dance à Rodgers, « grattée comme ça, à la guitare sèche, elle n’avait rien d’un tube. Mais il était convaincu que c’en était un », se souvient-il.

New Order, déprime et jackpot

New Order, groupe né des cendres de Joy Division après le suicide de son leader Ian Curtis, entre dans les charts sans le vouloir, contrairement à Bowie. Blue Monday, avec un texte cafardeux et un format de près de huit minutes inadapté en radio, devient le maxi 45 tours le plus vendu de l’histoire. « Le truc est un ovni, c’est de la musique électronique d’un groupe de rock tendance new wave », décrit l’animateur de Bonus Track. « Je suis nul avec le fric (...), Blue Monday n’était qu’un clou de plus dans le cercueil », retient le bassiste du groupe Peter Hook dans son livre Substance.

Madonna en 2012, au lancement de son parfum « Truth Or Dare by Madonna » à New York. Stephen Lovekin/Getty Images North America/AFP

Un Depeche Mode très Gore

Everything Counts marque une révolution chez Depeche Mode. C’est la première fois que Dave Gahan, le chanteur, ne s’occupe que des couplets, le refrain revenant à Martin Gore, multi-instrumentiste. « À l’époque, c’est Martin Gore qui fait les chansons et Dave Gahan qui les chante », raconte Éric Jean-Jean. « Là, Martin Gore a découvert ce qu’on appelle la musique industrielle allemande et avec ce morceau, la new wave se met à la politique, sur fond d’Angleterre thatchérienne, et dénonce la course au profit permanent », conclut l’animateur radio.

Philippe GRELARD/AFP

Pour Sunday Bloody Sunday, Bono, leader de U2, rend hommage à son batteur Larry Mullen dans son autobiographie Surrender. Le roulement martial de batterie ouvre idéalement ce morceau évoquant le Dimanche sanglant, un des jours les plus sombres du conflit nord-irlandais. Le dimanche 30 janvier 1972, à Londonderry (les habitants préfèrent dire Derry, Londonderry étant synonyme de domination...

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