La lutte contre l'inflation galopante en Iran et la chute de la monnaie nationale a été présentée comme la double priorité du budget pour l'année fiscale 2023-24, dévoilé dimanche par le président iranien Ebrahim Raïssi.
S'exprimant devant le Parlement, le président a tenté de rassurer les Iraniens alors que l'économie est plongée dans une grave crise, liée à l'impact des sanctions imposées depuis 2018, notamment sur les exportations pétrolières, à la suite du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien. "La transparence, l'amélioration des moyens de subsistance de la population (...), le contrôle de l'inflation et des coûts ainsi que le soutien à la bourse" sont les priorités pour le budget de l'année débutant le 21 mars, a déclaré M. Raïssi devant les députés.
Fin décembre, le chef de la Banque centrale a démissionné après que le rial a perdu environ 25% de sa valeur en deux mois, chutant de 330.000 pour un dollar à 430.000. Dimanche, la monnaie nationale s'échangeait à environ 450.000 rials, un nouveau plus bas historique. Parallèlement, l'inflation a atteint 45% à la fin décembre.
"Sachez que les cours des devises (étrangères) et de l'or, ainsi que les prix de nombreuses choses chères dans le pays vont diminuer", a promis le président, sans expliciter en détail la stratégie des autorités pour y parvenir. Ces derniers mois, la pression sur l'économie et la monnaie s'est encore accrue avec les sanctions imposées par les pays occidentaux en réponse aux manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini le 16 septembre, mais aussi à l'aide militaire qu'ils accusent l'Iran de fournir à la Russie dans la guerre en Ukraine.
"L'ennemi essaie d'imposer des conditions difficiles et le désespoir au peuple" mais "le gouvernement et le Parlement doivent redonner l'espoir aux gens", a lancé M. Raïssi, en estimant à "près de 4%" le taux de croissance pour l'année en cours. Il a assuré que le gouvernement avait "une stratégie à court et à long terme" pour soutenir l'activité dans les domaines du logement, de la santé, de l'alimentation et des transports.
Le projet de budget, approuvé dimanche par le Parlement, a été établi sur la base d'exportations de 1,4 million de barils de pétrole par jour à un prix moyen de 85 dollars, selon l'agence de presse officielle Irna. Membre fondateur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Iran dispose des deuxièmes réserves mondiales de gaz, après la Russie, et des quatrièmes réserves prouvées de pétrole.
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