La détention "arbitraire" d'un travailleur humanitaire belge en Iran "viole le droit international", ont affirmé mardi des experts indépendants de l'ONU, en réclamant la libération immédiate d'Olivier Vandecasteele.
"Nous pensons que M. Vandecasteele a été arbitrairement privé de sa liberté et est victime de disparition forcée pendant des périodes de détention", ont déclaré ces experts qui sont nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais ne s'expriment pas au nom de l'organisation internationale.
"Son droit à un procès équitable devant un tribunal indépendant et impartial a été violé. Ce sont des violations flagrantes des obligations de l'Iran en vertu du droit international", ont dénoncé notamment le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en Iran ainsi que les rapporteurs du groupe de travail sur les disparitions forcées.
Olivier Vandecasteele, 41 ans, est détenu à Téhéran depuis le 24 février 2022. Ce travailleur humanitaire a été condamné à un total de 40 ans de prison mais, en raison de la confusion des peines, il ne devrait purger que la plus élevée, de 12,5 ans, avaient indiqué le 10 janvier les autorités judiciaires iraniennes.
Il a notamment été condamné pour espionnage au profit d'un service de renseignement étranger et aussi pour coopération avec les Etats-Unis, selon le média Mizan Online.
Le travailleur humanitaire été victime de "mauvais traitements en détention et son état de santé est critique", ont ajouté les experts dans leur communiqué. "Il a besoin de soins et de médicaments", ont-ils insisté, faisant part de leur inquiétude pour l'état de santé physique et mentale du prisonnier.
Un bras de fer oppose Bruxelles et Téhéran depuis l'arrestation d'un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné en Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour un projet d'attentat "terroriste" contre l'opposition iranienne.
"Nous appelons également les autorités iraniennes à mettre fin à la pratique institutionnalisée de la prise d'otages et à libérer les nombreux étrangers et binationaux qui restent arbitrairement détenus", ont souligné les experts.
Ils se sont également dits "épouvantés" par l'exécution la semaine dernière d'un ressortissant irano-britannique, Alireza Akbari, un ancien responsable au ministère de la Défense iranien qui avait, lui aussi, été accusé d'espionnage.
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