La justice espagnole a décidé mercredi de placer en détention provisoire deux femmes qui viennent d'être rapatriées en Espagne après avoir été détenues dans un camp de prisonniers jihadistes en Syrie.
Luna Fernández Grande et Yolanda Martínez Cobos vont être placées en détention provisoire pour "un délit d'appartenance à une organisation terroriste", selon un document judiciaire transmis à la presse après leur comparution devant un juge. Ces deux Espagnoles ont été rapatriées dans la nuit de lundi à mardi avec treize enfants qui ont été, pour leur part, pris en charge par les services sociaux.
Selon les médias espagnols, Yolanda Martínez Cobos est mariée à un membre de l'organisation Etat Islamique (EI) actuellement détenu en Syrie, tandis que Luna Fernández est la veuve d'un autre jihadiste.
Le gouvernement espagnol, qui s'était auparavant refusé à les rapatrier malgré leurs demandes et celles de leurs familles, avait finalement donné son accord fin novembre. Il avait aussi accepté le rapatriement d'une troisième femme, mais celle-ci n'a pas pu être localisée, selon la presse.
"Avec cette opération (...), l'Espagne rejoint ses voisins européens (Allemagne, Belgique, Norvège, Irlande, Suède, Italie, Finlande, Pays-bas entre autres)" ayant déjà rapatrié des femmes et enfants de jihadistes, avait souligné mardi le ministère espagnol des Affaires étrangères, expliquant que l'Espagne se mettait ainsi "en conformité avec ses obligations légales".
Selon le quotidien El País, ces femmes affirment ne pas avoir participé à des actes de violence et s'être rendues dans les territoires contrôlés jusqu'à 2019 par l'EI en zone irako-syrienne uniquement parce qu'elles avaient été dupées par leurs maris.
Depuis la disparition en 2019 du "califat" mis en place par l'EI, le rapatriement des femmes et des enfants des milliers de jihadistes ayant rejoint les rangs de l'EI est une question très sensible dans plusieurs pays européens, notamment en France, frappée à plusieurs reprises par des attentats jihadistes.
Face à l'hostilité de l'opinion publique, Paris a longtemps procédé à des rapatriements au cas par cas. Condamnée en septembre par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour son refus de rapatrier de Syrie des familles de jihadistes français, la France a procédé en octobre au rapatriement de quinze femmes et 40 enfants.
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