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Dernières Infos - Fusillade

Obsèques en Irak d'une Kurde assassinée à Paris


Des Kurdes irakiennes lors des funérailles de la militante Emine Kara, une des victimes d'une fusillade à caractère raciste à Paris, à Souleimaniyeh, au Kudistan irakien, le 5 janvier 2023. Photo Shwan MOHAMMED / AFP

Les obsèques d'une Kurde tuée avec deux autres militants en décembre à Paris se sont déroulées jeudi au Kurdistan d'Irak, une cérémonie aux accents politiques organisée en présence du PKK, un groupe considéré comme terroriste par Ankara et l'Union européenne (UE).

La dépouille d'Emine Kara, une kurde turque proche des indépendantistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), est arrivée à l'aube par avion à Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan irakien, région autonome du nord de l'Irak.

Selon un correspondant de l'AFP, le cercueil a ensuite été transféré à la mosquée Hajj Sour, où il était enveloppé du drapeau de la branche politique du PKK, qui dispose de bases arrières au Kurdistan irakien régulièrement ciblées par des raids de l'armée turque. Dans la foule à l'extérieur de la mosquée, des proches d'Emine Kara ont scandé des slogans à la gloire de "la martyre Evin Goyi", nom de guerre de la militante de la cause kurde. Certains ont agité des drapeaux frappés du portrait d'Abdullah Öcalan, le chef historique du PKK emprisonné en Turquie.

Le 23 décembre, Abdurrahman Kizil, Mir Perwer, un chanteur kurde réfugié politique et Emine Kara, responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, militante depuis plus de 30 ans et ayant combattu le groupe jihadiste Etat islamique en Syrie, ont été tués à Paris devant un centre culturel de leur communauté. Le tireur présumé a dit avoir voulu "assassiner des migrants".

Selon des proches de la militante kurde qui vivait en France, l'inhumation devait avoir lieu dans la journée dans les monts Qandil, une région du Kurdistan d'Irak proche de l'Iran. 

Emine Kara "avait été blessée au dos dans les combats à Kobané (nord syrien)" contre les jihadistes, a affirmé son frère Ismaël al-Hajj à l'AFP lors des obsèques. "Elle s'était rendue en France en 2020 pour se faire soigner". Comme de nombreux Kurdes - à Paris et au Kurdistan - il refuse de croire aux seuls motifs racistes du tireur. Selon lui, l'attaque à Paris est un acte "terroriste perpétré par les services de renseignement turcs avec l'aide de leurs homologues français" en raison du "militantisme" de sa sœur et de son "combat contre l'injustice subie" par les Kurdes, un peuple sans Etat de 25 à 35 millions de personnes éparpillé entre l'Irak, l'Iran, la Syrie et la Turquie.

Les obsèques d'une Kurde tuée avec deux autres militants en décembre à Paris se sont déroulées jeudi au Kurdistan d'Irak, une cérémonie aux accents politiques organisée en présence du PKK, un groupe considéré comme terroriste par Ankara et l'Union européenne (UE).

La dépouille d'Emine Kara, une kurde turque proche des indépendantistes du...